Rétro 1926: Les merveilles de l'air: air bienfaisant ou destructeur

Publié par Michel,
Source et illustrations: Almanach Hachette 1926Autres langues:
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

Encore un peu "d'air frais" du début du siècle dernier dans la news rétro de ce dimanche.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1926, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.

Une dépression se produit ici ou là dans l'atmosphère et l'air entre en mouvement De la brise à la trombe, c'est la gamme qui va du bienfait au cataclysme avec une fantaisie apparente qui cache des lois souvent mal connues, dont nous recueillons des fruits ou dont nous sommes les victimes.



L'air en mouvement: le Vent


Les différences de température et de pression barométrique, que l'on observe aux divers points du globe sous une même latitude, mais à des hauteurs différentes, détruisent l'équilibre des couches atmosphériques, qui s'agitent et donnent naissance aux vents.

La théorie - que tous les météorologistes n'admettent pas, d'ailleurs - reçoit cependant une éclatante confirmation de ce fait que le sol s'échauffant plus vite que l'eau, on constate en été, au bord de la mer, l'existence d'une brise venant du large et se répandant sur les rivages.

La production du vent est intimement liée à la pression. L'air se déplace toujours des centres de haute pression vers les centres de basse pression suivant une direction influencée par le mouvement de rotation de la Terre. Dans notre hémisphère le vent souffle de telle sorte qu'un observateur présentant son visage au vent, a les hautes pressions à sa droite et un peu en arrière; les basses pressions à sa gauche et un peu en avant. Dans l'hémisphère Sud, le contraire se produit.

Vents périodiques. - La brise de mer dont nous venons de parler est un vent périodique. Le soir, le phénomène inverse se produit puisque le sol, s'échauffant plus vite que l'eau, se refroidit aussi plus vite. C'est alors la surface de l'eau qui provoque l'appel d'air.

Les moussons, que l'on observe surtout dans la mer des Indes, soufflent pendant six mois consécutifs, d'avril à octobre, de la mer vers les côtes et d'octobre à avril, des côtes vers la mer. Le phénomène est toujours produit par la différence de température entre la surface de l'eau et celle du sol.

Dans le Midi de la France souffle le mistral. Les plaines basses et sablonneuses des Bouches du Rhône, de la Camargue, de la Crau, fortement échauffées par le soleil pendant l'été, déterminent un appel d'air dans la vallée du Rhône comme dans une immense cheminée. Le sirocco vient du désert africain et se fait sentir sur le nord de l'Afrique, en Italie et même parfois en Provence.


Vents réguliers. - La direction des vents est très régulière dans les régions tropicales. L'air échauffé constamment se dilate et se soulève en une colonne continue. Cette ascension produit une dépression qui est caractérisée par l'absence de vents au niveau de la mer et un appel de vents de part et d'autre de l'équateur. Normalement, ces alizés devraient souffler Nord-Sud au nord de l'équateur et Sud-Nord au sud de la ligne, mais la rotation de la Terre les dévie légèrement de leur direction théorique.

Vitesse des vents. - La vitesse du vent est généralement plus faible au niveau du sol qu'à une certaine hauteur. Cela tient sans doute à la présence des obstacles naturels ou des constructions humaines qui retardent les molécules d'air dans leur progression. Ainsi au sommet de la tour Eiffel la vitesse du vent est en moyenne quatre fois plus grande qu'à deux mètres du sol. Les vents ont reçu une dénomination spéciale qui correspond à une vitesse donnée.

Trous d'air. - Quand on chiffre la vitesse du vent, le nombre fourni indique la vitesse moyenne parce que cette vitesse n'est jamais uniforme. Ainsi à 300 mètres de hauteur, un vent de 10 mètres à la seconde se compose d'oscillations dont la vitesse varie, d'un instant à l'autre, de 7 m. 50 à 12 m. 50. Quand le vent tombe de 12 mètres à 8 mètres, par exemple, pour remonter à 11 mètres, il se forme ce que l'on nomme un trou d'air.



Bienfaits et méfaits du vent


Bienfaits. - Le vent est, avec la pluie, le grand purificateur de l'atmosphère, puisqu'il dilue les microbes, les éparpille et facilite leur destruction par les rayons ultra-violets du Soleil.


C'est aussi un moteur très économique, le seul avec l'eau que l'homme ait utilisé pendant des siècles. Il y a à peine cinquante ans, toutes les flottes du monde étaient constituées par des navires à voiles et il en existe encore un grand nombre. Les moulins à vent, eux aussi, ont rendu de très grands services à l'homme au cours des siècles passés et ils en rendent encore. De nouvelles formes de ces moulins: éoliennes, turbines aériennes, permettent d'introduire le travail mécanique partout: élévation de l'eau et même production du courant électrique.

C'est également, l'air qui supporte les avions. Quand souffle un vent régulier ascendant, on peut faire du vol plané sans moteur; quand l'air est calme, l'hélice actionnée par un moteur crée en somme du vent. Mais nous sommes redevables au vent d'un bienfait qui surpasse tous les autres. C'est lui en effet qui chasse au loin, au-dessus des continents, les nuages qui se résolveront en pluie pour apporter à la terre l'eau dont elle a besoin. Sans le vent, nous ne connaîtrions pas les nuages, sans les nuages, nous n'aurions pas d'eau, et sans eau la surface des continents ne serait qu'un immense désert.


Méfaits. - Si par suite de la grande humidité de l'air le phénomène de formation du vent se produit dans les hautes régions de l'atmosphère, l'allègement qui en résulte donne naissance à une dépression qui se transmet jusqu'à la surface du sol ou de la mer. La colonne d'air ainsi intéressée se trouve comme aspirée par une pompe formidable. Les vents se précipitent alors de toutes les directions vers cette cheminée ; ils se rencontrent à ses abords, se heurtent, se choquent et, le mouvement de la Terre intervenant, s'y engouffrent en formant une spirale. Mais chose curieuse, et qui fait bien ressortir l'influence du mouvement de la Terre sur le phénomène: les courants d'air tournent dans le sens des aiguilles d'une montre lorsque le tourbillon se produit dans l'hémisphère Sud et en sens contraire lorsqu'il naît dans l'hémisphère Nord. C'est là un cyclone ; il n'intéresse souvent qu'une faible étendue, mais la vitesse du vent y atteint parfois 50 mètres à la seconde. Par contre, au centre du cyclone, c'est-à-dire dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres, on constate presque toujours de fortes accalmies.


Les trombes marines, qui s'appellent tornades lorsqu'elles se produisent à terre, peuvent être rattachées aux cyclones quant à leur formation. Elles se signalent par un gros nuage noir terminé par une sorte d'appendice qui descend jusqu'au niveau de la mer.

Sur le sol, ces violents ouragans produisent de très puissants effets de succion, arrachant les pavés, les toitures, déracinant les arbres. Très fréquents aux Etats-Unis, on les a comparés à la trompe d'un gigantesque éléphant aspirant des objets au passage. C'est aussi bien le nettoyage
par le vide au sens péjoratif du mot.


Page générée en 0.921 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise