Rétro 1937: De l'essence... Mais sans pétrole

Publié par Michel,
Source et illustrations: Almanach Hachette 1937Autres langues:
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La news rétro de ce dimanche nous montre que dans les années 1930, la notion de pénurie de pétrole n'était pas inenvisageable.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1937, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.

Le naphte et son célèbre dérivé, l'essence, sont de première nécessité aujourd'hui pour la vie sociale et économique. Mais les gisements ne sont pas inépuisables, et, par ailleurs, il peut devenir impossible de s'en procurer. Comment, dans ce cas, alimenter les moteurs ?

Synthèses chimiques, miracles modernes


Si le pétrole vient à manquer définitivement ou momentanément, on pourra cependant avoir de l'essence sans difficulté, grâce aux procédés chimiques de synthèse qui permettent de reconstituer les produits naturels ou de les imiter très fidèlement. La formule chimique de synthèse de l'essence part du charbon ou de l'oxyde de carbone sur lesquels on fait agir de l'hydrogène.

Deux procédés ont été imaginés, tous deux étudiés en Allemagne.

Procédé Bergius. - Dans le premier, procédé Bergius, on hydrogène les charbons et les goudrons à 450 degrés sous une pression de 200 atmosphères, en présence d'un corps excitateur.

Procédé Fisher. - Dans le deuxième, procédé Fisher, on opère la réduction de l'oxyde de carbone par l'hydrogène à la pression ordinaire, mais à la température de 200 degrés.


Représentation schématique des opérations du procédé Fisher
pour obtenir l'essence synthétique

Le traitement. - Le charbon est épuré, puis pulvérisé finement. On le mélange à son poids d'huile lourde et on traite par l'hydrogène dans des tubes d'acier de plus de 15 mètres de hauteur et de 1 m. 80 de diamètre intérieur. On recueille une huile que l'on distille et qui fournit d'une part de l'essence, d'autre part des huiles que l'on soumet à un nouveau traitement par l'hydrogène. L'huile obtenue après ce deuxième traitement est également distillée et fournit une deuxième qualité d'essence qu'on ajoute à la première et qu'on raffine.

Il va sans dire que cette essence synthétique est d'un prix de revient plus élevé que celui de l'essence naturelle, mais, nous le répétons, il s'agit ici de produit de remplacement.

Avons-nous de l'essence synthétique ?


A l'étranger. - Cependant, dès maintenant, de nombreuses usines ont été équipées en Allemagne. En Angleterre même, une grande usine a été construite qui fournit actuellement 150 000 tonnes d'essence par an. En principe, cette essence est destinée aux besoins des automobiles et des avions.

Production française. - Et qu'avons-nous en France ? Une première usine a été inaugurée en décembre 1935 dont la production prévue est de 50 tonnes par jour, soit 15 000 tonnes environ par an. Nous sommes loin de la production anglaise actuelle ! Une deuxième usine est en voie d'achèvement à Liévin, mais, malgré tout, la France est évidemment très en retard pour la production de l'essence synthétique qui serait indispensable en cas de conflit, si quelque difficulté empêchait l'importation du pétrole brut destiné aux raffineries.

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