Le lanceur Ares 1X a été transféré sur son pas de tir du Centre spatial Kennedy en vue d'un lancement le 27 octobre. La sortie du hangar avait été reportée en raison d'une fuite d'azote depuis un accumulateur situé sur l'arrière de la jupe arrière du lanceur. Le problème a été réglé.
Ce vol d'essai a comme objectif principal de tester le premier étage d'Ares, le lanceur qui sera utilisé pour lancer le véhicule spatial Orion. C'est pourquoi Ares 1X est un lanceur un peu particulier. Seul le premier étage sera en configuration de vol réelle. Les autres éléments seront factices. Les maquettes de l'étage supérieur, la capsule Orion et la tour d'éjection simuleront la forme, la taille, le poids et l'aérodynamisme du lanceur opérationnel.
Le lanceur Ares 1X
Vibrations
Pour la NASA, il s'agit de déterminer comment se comportera cet étage en vol. En effet, les 94 mètres et la finesse d'Ares 1, le rendent particulièrement difficile à manœuvrer. Des simulations font craindre l'apparition de secousses et de vibrations particulièrement violentes au moment de la mise à feu et durant la première phase d'ascension du lanceur, entraînant une déviation de la trajectoire avec toutes les conséquences possibles sur le vaisseau et son équipage (y compris sa destruction...).
Les ingénieurs voudront donc s'assurer que le système mis au point (tuyères et logiciels) pour contrôler le couple en roulis est au point. Pour les astronautes, ces vibrations sont un problème dans le sens où elles pourraient restreindre leur capacité à voir les instruments du tableau de bord et pousser des boutons lors de l'ascension.
Enfin, cet essai intervient dans un contexte politique délicat pour l'Agence spatiale américaine. Les conclusions du rapport Augustine ne sont pas tendres envers le programme Constellation qui encadre le développement des lanceurs Ares et du véhicule spatial habité Orion. Les membres du comité Augustine sont convaincus que la NASA ne pourra pas les réaliser dans les délais. Ce vol suborbital va être déterminant car il doit montrer que la NASA ne fait pas fausse route dans ses choix technologiques et pour la sécurité de l'équipage d'Orion.