Des chercheurs de l'École Polytechnique de Montréal parviennent à contrôler et à faire voyager "in vivo" un dispositif sans fil à l'intérieur d'une artère à l'aide d'un système clinique IRM, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles interventions médicales moins invasives et plus précises comme le transport ciblé de médicaments vers les tumeurs
Représentation du nanorobot dans l'aorte
Quelque 40 ans après la sortie du film "Le voyage fantastique", un classique du cinéma de science-fiction, des chercheurs du Laboratoire de NanoRobotique du Département de génie informatique et de l'Institut de génie biomédical de l'École Polytechnique de Montréal viennent de réaliser une importante percée technologique dans le domaine de la robotique médicale en parvenant, pour la première fois, à guider "in-vivo", par ordinateur, un micro-dispositif se déplaçant à une vitesse de 10 cm/s au sein d'une artère.
Sous la direction du professeur Sylvain Martel, l'équipe est parvenue avec succès à injecter, propulser et diriger par des programmes informatiques un premier prototype de véhicule (une sphère de 1,5 millimètre de diamètre composée de matériaux ferromagnétiques) à l'intérieur de l'artère carotide d'un animal placé au sein d'un système clinique d'imagerie par résonance magnétique.
Encouragé par ces résultats, le Laboratoire de NanoRobotique de l'École travaille actuellement à réduire la taille des dispositifs afin de pouvoir les faire circuler d'ici quelques années dans de plus petits vaisseaux sanguins. "L'injection et le contrôle de nanorobots au sein du corps humain, qui compte près 100 000 km de vaisseaux sanguins, est une avenue prometteuse qui pourrait permettre à la médecine interventionnelle d'atteindre des cibles jusqu'à maintenant inaccessibles avec les instruments médicaux actuels tel que le cathéter", explique le professeur Martel. "En collaboration avec nos partenaires scientifiques, les chercheurs de Polytechnique ont lancé le développement de plusieurs types de micro et nano-dispositifs pour de nouvelles applications telles que le transport ciblé de médicaments vers les tumeurs et les diagnostiques par bio-senseurs navigables".
Les résultats de cette percée scientifique ont été publiés le 14 mars 2007 dans la revue "Applied Physics Letters" par le Pr Sylvain Martel et 10 co-auteurs de l'École Polytechnique de Montréal et du Centre hospitalier de l'Université de Montréal.