Cellules au format "pile bouton", pour le test de matériaux de batteries sodium-ion (Na-ion), déposées sur du sel (NaCl).
© Cyril FRESILLON/CSE/RS2E/CNRS Photothèque La start-up Tiamat, issue des recherches menées au sein du
Réseau (Un réseau informatique est un ensemble d'équipements reliés entre eux pour échanger des...) sur le stockage électrochimique de l'
énergie (Dans le sens commun l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la...) (1), porté par le CNRS, développe et industrialise une nouvelle génération de batteries à recharge ultra-rapide, à base de sodium et non plus de
lithium (Le lithium est un élément chimique, de symbole Li et de numéro atomique 3.). Le CNRS,
via sa filiale nationale de valorisation CNRS Innovation, est entré à son capital.
Les batteries au lithium se sont imposées dans de nombreux domaines, des véhicules électriques à l'outillage portatif, en passant par le stockage des énergies renouvelables intermittentes (solaire et éolien). Mais cette technologie présente des limites, notamment en termes de
vitesse (On distingue :) de recharge et de durée de vie, et le lithium est une ressource rare et localisée dans quelques régions du monde. Plusieurs années de
recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) menées dans des laboratoires du Réseau sur le stockage électrochimique de l'énergie, porté par le CNRS, ont abouti à une nouvelle génération de batteries, à base de sodium et non plus de lithium. La start-up Tiamat, fondée en 2017, a pour vocation de développer et produire ces nouvelles batteries. Tiamat a récemment franchi une étape importante en réalisant une levée de fonds de 3,6 millions d'euros, auprès de plusieurs investisseurs. À cet occasion, CNRS Innovation, la filiale nationale de valorisation du CNRS, est entrée au capital de l'entreprise.
Un avantage majeur de la batterie sodium-ion de Tiamat est de se recharger dix fois plus rapidement qu'une batterie au lithium. Elle peut de plus subir un nombre de cycles de recharge dix fois plus important, ce qui prolonge sa durée de vie. Outre la disponibilité du sodium, l'atout de cette technologie est sa
puissance (Le mot puissance est employé dans plusieurs domaines avec une signification particulière :), mais elle ne sera pas compétitive en terme de
densité (La densité ou densité relative d'un corps est le rapport de sa masse volumique à la...) d'
énergie électrique (Un apport d'énergie électrique à un système électrotechnique est nécessaire pour qu'il...). Le marché des batteries sodium-ion ne concernera donc pas les
voitures (Une automobile, ou voiture, est un véhicule terrestre se propulsant lui-même à l'aide d'un...) électriques mais des applications exigeant une forte puissance et une
charge (La charge utile (payload en anglais ; la charge payante) représente ce qui est effectivement...) rapide, comme des vélos ou trottinettes électriques, ou bien encore le stockage d'
électricité (L’électricité est un phénomène physique dû aux différentes charges électriques de la...) issue de sources renouvelables intermittentes, et les robots industriels.
Grâce à cette levée de fonds, Tiamat accélère la production et la qualification de ses batteries, aujourd'hui réalisées au sein du Hub de l'Energie, à Amiens. La start-up livre ses premiers clients, qui intègrent les batteries Tiamat dans des produits existants, ouvrant la voie à de nouveaux usages. Une phase d'industrialisation est ensuite prévue, avec une première production en série à partir de 2020.
Note:
(1) Le Réseau sur le stockage électrochimique de l'énergie (RS2E) est un réseau de recherche et de transfert technologique français qui se consacre aux différents dispositifs de stockage d'énergie: batteries rechargeables, supercondensateurs et technologies alternatives (Alternatives (titre original : Destiny Three Times) est un roman de Fritz Leiber publié...) destinés à de nombreux usages (véhicule électrique, électronique portable, stockage de l'électricité issue de sources renouvelables). RS2E est un réseau du CNRS créé avec le soutien du Ministère de l'enseignement (L'enseignement (du latin "insignis", remarquable, marqué d'un signe, distingué) est une...) supérieur, de la recherche et de l'innovation. Il est =coordonné par Jean-Marie Tarascon (Collège de France, Paris) et par Patrice Simon (Université Toulouse III - Paul Sabatier (Paul Sabatier (5 novembre 1854 à Carcassonne, France - 14 août 1941...), Toulouse), spécialistes reconnus internationalement pour leur expertise dans le domaine du stockage électrochimique de l'énergie.