Cancer du cerveau: enfin un traitement franchissant la "barrière invisible"

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Nature CommunicationsAutres langues:
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Le cancer du cerveau est l'un des défis médicaux de notre époque. Parmi les différentes formes de cette maladie, le glioblastome, touchant plusieurs milliers de personnes chaque année en France, est particulièrement redoutable. Malheureusement, les traitements actuels, comprenant la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie, s'avèrent souvent inefficaces. En effet, une barrière invisible, la barrière hémato-encéphalique, représente un obstacle majeur pour l'acheminement des médicaments vers le cerveau. Cependant, une nouvelle technique de délivrance de médicaments, développée par des chercheurs de l'Université du Texas à Dallas et du Centre médical de l'Université du Texas Sud-Ouest, offre un nouvel espoir.


La barrière hémato-encéphalique est une barrière protectrice unique, située dans les vaisseaux sanguins du cerveau. Incroyablement mince, avec une épaisseur d'à peine un micron, cette barrière empêche 98 % des molécules de pénétrer dans le cerveau. A titre de comparaison, un cheveu humain a un diamètre de 70 microns. Cette barrière agit comme un filtre très sélectif et protège le cerveau des substances indésirables.

Le Dr. Zhenpeng Qin, professeur en génie mécanique et chercheur à l'École d'ingénierie et d'informatique Erik Jonsson, a dirigé la recherche visant à surmonter cette barrière. Sa méthode novatrice consiste à utiliser des nanoparticules d'or ciblant les vaisseaux sanguins pour co-administrer des médicaments. Concrètement, ces nanoparticules sont injectées dans le sang du patient, puis activées par des impulsions laser qui traversent le crâne. Cela génère des ondes thermomécaniques, rendant temporairement la barrière hémato-encéphalique perméable, permettant ainsi aux médicaments d'atteindre leur cible.

Les premiers essais réalisé sur des souris ont été prometteurs: leurs tumeurs ont régressé de taille, et leur survie a augmenté de plus de 50 % ! Les chercheurs ont en effet réussi à surmonter ce défi de taille, en arrivant à administrer aux rongeurs du paclitaxel, un médicament chimiothérapeutique couramment utilisé pour traiter le cancer de l'ovaire, du sein et du poumon notamment. Utilisé en combinaison avec leur méthode de délivrance de médicaments, le paclitaxel a pu franchir la barrière et atteindre les tumeurs cérébrales.

Bien que les résultats obtenus chez la souris soient prometteurs, des années de recherche seront nécessaires avant que cette méthode puisse être testée chez l'Homme. Des études précliniques supplémentaires sont en cours pour affiner cette approche révolutionnaire.

Les chercheurs sont optimistes quant aux implications de leur travail. Cette percée pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour le traitement des maladies du cerveau et du système nerveux central. Le Dr. Qin a reçu un soutien financier crucial du "Cancer Prevention & Research Institute of Texas" pour poursuivre ses recherches. Cette avancée scientifique pourrait bien marquer le début d'une révolution dans le traitement des maladies cérébrales, offrant ainsi un espoir renouvelé pour les patients atteints de glioblastome et d'autres affections du cerveau.
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