Changements climatiques: les Alpes françaises en première ligne

Publié par Redbran,
Source: The Cryosphere (2023)Autres langues:
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Dans une étude récente publiée dans The Cryosphere, le Dr. Erwan Le Roux de l'Université Grenoble Alpes et ses collègues ont exploré l'impact du réchauffement climatique sur les précipitations neigeuses dans les Alpes françaises.


Leur recherche se concentre sur les variations de l'enneigement en fonction de l'altitude et du potentiel de réchauffement global (PRG). Le PRG est une mesure de la capacité d'un gaz à piéger la chaleur dans l'atmosphère, avec le dioxyde de carbone comme référence. Les scientifiques ont utilisé un modèle climatique basé sur le scénario d'émission de gaz à effet de serre le plus pessimiste, prévoyant une augmentation de 4,3°C de la température de la Terre d'ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels.

L'étude a analysé 23 massifs alpins, en intégrant des données réelles de température et de précipitations quotidiennes depuis 1951. Elle révèle que, sous un réchauffement de +1°C, l'enneigement moyen annuel augmente nettement au-dessus de 3 600 mètres mais diminue en dessous de 3 000 mètres. Sur 100 ans, la moyenne des altitudes pour ces changements se déplace: augmentation au-dessus de 3 300 mètres mais diminution en dessous de 2 400 mètres. Ainsi, le seuil au-delà duquel l'accumulation de neige devient positive passe de 3 000 mètres à +1,5°C à 3 300 mètres à +4°C, avec une augmentation d'altitude de 123 mètres par +1°C de réchauffement.


Changements dans les précipitations neigeuses annuelles maximales moyennes (rangée supérieure) et moyenne sur 100 ans (rangée inférieure) dans les Alpes françaises à +4°C de réchauffement global.
Crédit: Le Roux et al. 2023.

Cette tendance pourrait impacter considérablement les stations de ski des Alpes françaises. La modification de l'enneigement menace l'économie locale, en particulier l'industrie du ski et du tourisme, et augmente les risques liés à des phénomènes tels que les avalanches.

Les résultats indiquent trois schémas distincts:
1) une augmentation des chutes de neige intenses due à une intensification des précipitations hivernales et des températures extrêmes au niveau ou en dessous du point de congélation ;
2) une augmentation puis une diminution des chutes de neige à +3°C et à des altitudes de 3 000 mètres, où les températures sont trop élevées pour la formation de neige ;
3) une diminution des chutes de neige en dessous de 3 000 mètres, en raison de températures insuffisamment basses.


Changements relatifs dans les précipitations neigeuses annuelles maximales moyennes (a) et moyenne sur une période de 100 ans (b) dans les Alpes françaises pour des altitudes entre 900 et 3 600 mètres et des potentiels de réchauffement global de +1,5 à +4° C par rapport aux niveaux préindustriels.
Crédit: Le Roux et al. 2023.

Cette recherche est cruciale pour anticiper les changements futurs dans d'autres régions montagneuses froides et aider les communautés locales à planifier des stratégies de gestion environnementale et socioéconomique.
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