DECLIC: un an en orbite

Publié par Michel,
Source: CNES 16/11/2010
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Voilà un an que le mini-laboratoire développé par le CNES est installé à bord de la station spatiale internationale. Un an que les scientifiques réalisent leurs expériences à distance, depuis la Terre, et observent la matière sous un nouveau jour.

Une vue imprenable sur la matière


"Le laboratoire DECLIC, qui se trouve dans l'espace depuis un an, fonctionne parfaitement, affirme Bernard Zappoli, Responsable du programme de sciences de la matière au CNES. L'équipe du CADMOS (1) de Toulouse a même réussi à corriger certaines anomalies depuis le sol, ce qui était un véritable challenge technique !" Car si DECLIC se trouve à 400 km au dessus de nos têtes, dans la station spatiale internationale, les expériences sont pilotées en direct depuis Toulouse.

A quoi s'intéressent les scientifiques ? Aux transformations de la matière et notamment aux fluides "supercritiques", des milieux à la fois liquides et gazeux.


Le Mini-laboratoire DECLIC (en rosé) est intégré dans un rack Express à bord du module japonais JEM de l'ISS.
Crédits: NASA/ESA.

Sur Terre, il est par exemple impossible d'observer clairement la transformation d'un fluide comme l'eau en fluide supercritique. Ce type de phénomène est masqué par la gravité. "Dans l'espace, les scientifiques disposent de conditions d'expériences dite pures" résume Bernard Zappoli.

Grâce au module HTI (2), les scientifiques ont dors et déjà pu déterminer la T°C critique de l'eau, T°C au-dessus de laquelle l'eau sous pression se transforme en eau supercritique. "Aujourd'hui, il y a des interrogations sur le comportement de l'eau en dessous de cette T°C critique, et donc potentiellement des découvertes à faire" promet Bernard Zappoli.


Phase du dioxyde de carbone, état supercritique (en bleu).
Crédits: CLS.


De la vie sous-marine aux cannettes de soda


En novembre 2010, le module HTI sera redescendu sur Terre et rempli d'eau salée. "La communauté scientifique française et américaine pourra alors analyser le comportement de ce fluide dans des conditions extrêmes, similaires à celles que l'on rencontre dans les fosses océaniques, explique Bernard Zappoli. Et étudier par exemple la physique et l'adaptation de la vie au niveau des dorsales."

Autre module, autre résultat. Avec DSI (3), les chercheurs ont pu suivre la solidification d'un alliage et voir se dessiner, comme jamais, les anomalies de structure. "En comprenant la dynamique de croissance de ces défauts, on peut ensuite les éliminer et améliorer la résistance des matériaux, par exemple celle des cannettes de soda qui représentent un marché considérable", illustre Bernard Zappoli.


Image DECLIC du 19 octobre 2010 à bord de l'ISS qui montre l'état de l'eau à une température
de 99 millièmes de degrés au dessous de la température critique.
Crédits: CNES.

Ainsi, des données de référence, que l'on ne peut pas obtenir sur Terre, sont accumulées et serviront à alimenter les modèles numériques d'un grand nombre d'industries.

Le 3e module ALI (4) – consacré au phénomène d'ébullition au voisinage de la T°C critique – sera mis en route en mars 2011. Et il ne sera sans doute pas le dernier, comme le souligne avec satisfaction Bernard Zappoli, puisque "la NASA, intéressée par DECLIC, envisage de développer un nouvel insert !"


Notes:

(1) Centre d'Aide au Développement des activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales.
(2) High Temperature Insert.
(3) Directional Solidification Insert.
(4) Alice Like Insert
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