Il y a environ 66 millions d'années, un événement cataclysmique a marqué la fin de l'ère des dinosaures. Cet épisode est lié à la chute d'un astéroïde géant dans la région de Chicxulub, au Mexique. Jusqu'à présent, la nature exacte de ce corps céleste et son origine restaient débattues.
Une nouvelle étude publiée dans Science vient éclaircir ces mystères en révélant que cet astéroïde provenait du Système solaire externe, au-delà de Jupiter, et non d'une comète comme certains l'avaient supposé.
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Les chercheurs ont utilisé une méthode innovante pour analyser des échantillons de sédiments anciens. Ceux-ci contiennent du ruthénium, un élément chimique absent des roches terrestres. En comparant les isotopes de ruthénium des échantillons avec ceux de différentes classes de météorites, ils ont pu déterminer que l'astéroïde ayant frappé la Terre était de type carboné (type C). Cela indique qu'il s'est formé au-delà de l'orbite de Jupiter, dans une région où les astéroïdes contiennent davantage de carbone et d'éléments volatils.
Cette découverte remet en cause l'hypothèse avancée en 2021 par deux chercheurs d'Harvard, qui proposaient que l'impacteur de Chicxulub était une comète à longue période. Selon leur théorie, la comète aurait été fragmentée par l'influence gravitationnelle du Soleil avant qu'un morceau ne percute la Terre. Cependant, les nouvelles données confirment que l'objet céleste était bien un astéroïde carboné, réfutant ainsi l'idée de la comète.
Le ruthénium a joué un rôle clé dans cette identification. En effet, les isotopes de cet élément permettent de distinguer les astéroïdes de type C, formés dans le Système solaire externe, de ceux de type S, qui sont plus communs et proviennent du Système solaire interne. Le fait que l'astéroïde de Chicxulub soit un astéroïde de type C est particulièrement significatif, car la majorité des météorites trouvées sur Terre sont de type S, formées dans des régions plus proches du Soleil.
Les implications de cette découverte vont au-delà de l'histoire des dinosaures. Selon Mario Fischer-Gödde, géochimiste à l'Université de Cologne et principal auteur de l'étude, mieux comprendre la nature des astéroïdes ayant frappé la Terre au fil du temps pourrait offrir des indices sur l'origine de l'eau sur notre planète. Il suggère également que si d'autres extinctions massives étaient provoquées par des astéroïdes de type C, il serait essentiel de surveiller de près ce type d'objets célestes à l'avenir, car ils pourraient représenter une menace majeure pour la vie sur Terre.