Nous laissons notre ADN partout où nous passons: une nouvelle inquiétante ?

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Nature Ecology & EvolutionAutres langues:
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Des scientifiques ont capturé de l'ADN humain dans du sable, dans de l'eau et même dans l'air. Ces traces que nous laissons partout sur notre passage, interpellent quant à l'usage qui pourrait être fait de telles informations extrêmement sensibles et personnelles nous concernant tous.


Capture de la vidéo (voir ci-dessous)

C'est dans un laboratoire de l'Université de Floride que cette découverte a eu lieu. Des chercheurs ont prélevé des échantillons de sable afin d'étudier l'ADN environnemental (ADNe) de tortues. En règle générale, les chercheurs se concentrent sur les espèces qu'ils étudient en ignorant les autres particules présentes. Ils s'attendaient certes à rencontrer un peu d'ADN humain dans l'échantillon, mais leur regard a été attiré par leur quantité et qualité. En effet, l'ADN humain retrouvé par hasard dans le sable s'avérait être d'une qualité quasi équivalente à celle que l'on pourrait prélever directement sur une personne !

Intrigués par cette découverte, l'équipe a poursuivi le recueil d'échantillons, cette fois-ci dans l'océan et dans des rivières en Floride: à chaque fois le constat était similaire, qu'il s'agisse de lieux très fréquentés ou isolés. Un échantillon d'air ambiant prélevé dans une clinique vétérinaire a également été analysé, et a lui aussi révélé la présence de l'ADN du personnel, des animaux et des virus d'animaux. Pour finir, un test similaire a été réalisé en Irlande le long d'une rivière qui serpente du sommet d'une montagne isolée jusqu'à des petits villages ruraux. Les résultats étaient toujours aussi surprenants, à la seule exception de l'affluent de la rivière, au sommet de la montagne isolée de toute habitation humaine, dans lequel aucune trace d'ADN n'a été identifiée.

Des scientifiques ont découvert de l'ADN humain en grande quantité et qualité dans du sable mais également dans l'océan et dans l'air.
Crédit: Université de Floride

Au-delà de la quantité, c'est également la qualité des séquences d'ADN qui ont surpris les chercheurs: ces dernières étaient suffisamment longues pour être exploitées et ainsi permettre d'identifier des mutations associées à certaines maladies et déterminer des ascendances génétiques. Suite à ce constat, ils ont fait appel à des volontaires acceptant de laisser une empreinte de pas dans le sable afin de procéder à des tests complémentaires: la qualité de l'ADN recueilli était telle que les scientifiques ont réussi à séquencer des parties de leur génome, révélant ainsi un nombre important d'informations sur les personnes.

Si cette découverte est une excellente nouvelle pour certains champs d'application (épidémiologie, médecine légale, environnement, agriculture, criminologie, archéologie, etc.), la facilité avec laquelle elle a été réalisée pose des questions éthiques quant à la protection des informations personnelles qu'elle représente et au risque d'atteinte à la vie privée. Les chercheurs craignent quant à eux que ces informations puissent être utilisées afin de cibler des minorités ethniques notamment. Même s'il n'a pas été possible à ce jour de pouvoir identifier précisément l'individu spécifique ayant laissé une trace d'ADN, les découvertes à venir laissent présager des débats sur cette pratique qu'il conviendra nécessairement de réguler.
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