Le protoxyde d'azote a beau être aussi connu sous le nom de "gaz hilarant", les dégâts qu'il cause à la couche d'ozone sont plutôt consternants d'après une nouvelle étude.
En utilisant un modèle mathématique bien connu, A. R. Ravishankara, du National Oceanic and Atmospheric Administration à Boulder dans le Colorado, et ses collègues ont déterminé que ce gaz détruisait plus d'ozone dans la stratosphère que toute autre substance connue. Ils précisent que les émissions de ce gaz sont tellement fortes actuellement qu'il restera l'élément le plus important de destruction de la couche d'ozone au cours de ce siècle si aucune mesure n'est prise pour les restreindre.
Contrairement à d'autres substances plus connues s'attaquant à la couche d'ozone comme les chlorofluorocarbones (ou CFC), le protoxyde d'azote a une origine non seulement humaine mais aussi naturelle. Son utilisation et ses émissions ne sont pas réglementées par le Protocole de Montréal, traité international qui a permis de restreindre avec succès les rejets de substances nocives pour la couche d'ozone et de faire reculer le développement du trou de cette couche au-dessus de l'Antarctique.
Ces résultats incitent à penser, selon Ravishankara et ses collègues, que la limitation des émissions de protoxyde d'azote pourrait à l'avenir accélérer le rétablissement de la couche d'ozone sur Terre tout en limitant le forçage qu'effectue l'homme sur le climat par son action, soit un scénario "gagnant –gagnant" à la fois pour l'ozone et le climat.