Google Print, l'immense projet de numérisation d'ouvrages du géant de la recherche sur Internet Google, se met en partie en pause suite à des controverses sur le respect des droits d'auteur.
Le projet, d'un coût compris entre 150 et 200 millions de dollars, vise à scanner les ouvrages des plus prestigieuses bibliothèques américaines et britanniques (bibliothèques universitaires de Harvard, de Stanford et du Michigan, bibliothèque publique de New York et celle de l'université d'Oxford) afin de proposer leurs contenus aux internautes. Les ouvrages dont les droits d'auteur sont tombés dans le domaine public seront consultables librement, mais pour les autres, encore soumis aux droits d'auteur, la polémique fait rage.
En théorie, les ouvrages soumis aux droits d'auteur ne peuvent être consultés que par les membres inscrits dans les bibliothèques ou sur place. Google ne souhaite cependant ne rendre librement consultable que des parties de ces ouvrages, ce qui n'empêche pas une levée de protestations.
Google met en pause jusqu'au mois de novembre son programme de numérisation des ouvrages susceptibles d'être soumis aux droits d'auteur afin de laisser le temps aux ayants droits de manifester leur refus d'être intégrés dans Google Print. Ceci correspond à la pratique américaine de l' "opt-out", selon laquelle les ayants droits doivent se manifester eux-mêmes pour indiquer si leurs œuvres ne doivent pas être reproduites. A l'inverse en Europe est appliquée l' "opt-in", protégeant par défaut les droits d'auteur.
Selon Adam Smith, responsable du projet chez Google, "Nous pensons que la plupart des éditeurs et auteurs choisiront de participer au programme afin de présenter leur oeuvre aux innombrables lecteurs de par le monde mais nous savons que tout le monde n'est pas d'accord et nous voulons faire de notre mieux pour respecter les opinions".
Autant dire que l'attitude de Google engendre de vives protestations aux Etats-Unis, particulièrement en provenance de l'Association des éditeurs. Patricia Schroeder, directrice de l'Association des éditeurs américains, explique "Ce que nous propose Google, c'est le monde à l'envers. Comment voulez-vous qu'un auteur soit au courant que son livre est en train d'être copié ?". La bataille ne fait que commencer...