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Un point sur l'accident de l'Airbus A320 US Airways de New York
Publié par jyb, Illustrations: photos: Greg L pour Wikipedia sous licence Creative Commons Attribution 2.0 ; schéma A321: illustration guide de sécurité Air MéditerranéeAutres langues:
Il s'agit d'un accident qui a fait la une de l'actualité en cette fin de semaine. Il faut dire que l'image de passagers attendant l'arrivée des secours en se tenant sur les ailes d'un avion de ligne flottant sur un fleuve est une image à la fois rare et spectaculaire ! L'histoire du (très court) vol 1549 d'US Airways au départ de New York a permis de démontrer certaines capacités parfois peu connues des avions de ligne.
L'A320 du vol 1549 d'US Airways sur le point d'être secouru
Ingestion d'oiseau par les réacteurs
Les oiseaux sont parmi les pires ennemis des avions de ligne (l'inverse est tout aussi vrai). Si le fuselage et les vitres d'un avion de ligne sont parfaitement aptes à résister au choc causé par une collision avec un oiseau, il n'en est pas de même pour les réacteurs. Cependant, un biréacteur de ligne moderne comme l'A320 a la capacité de poursuivre son décollage sur un seul réacteur. Dans le cas du vol 1549, les deux réacteurs semblent avoir été touchés et sont donc tombés en panne.
Possibilité de planer sans réacteurs
Si un avion de ligne ne peut continuer sa route normale après une perte totale de ses moteurs, il n'est pas pour autant incontrôlable. Si l'APU, un petit réacteur situé sur la pointe arrière des avions de ligne, ne peut-être utilisé, une petite éolienne (le ram air turbine) est automatiquement déployée. Ce système permet d'alimenter l'avion avec suffisamment d'électricité pour le rendre manoeuvrable. Dans le cas du vol 1549, rien ne nous permet de dire si ce système a été utilisé. Cependant, le pilote a été en mesure de contrôler son Airbus A320 jusqu'au bout de son vol.
Capacité d'un avion de ligne à amerrir
Contrairement à une idée très répandue, un amerrissage avec un avion de ligne ne tourne pas systématiquement à la catastrophe. Les réglementations concernant les avions de ligne spécifient que de tels engins doivent être capables de se poser sur l'eau sans que cela ne cause de blessures graves à leurs passagers (réglementation CS-25). Cette réglementation prévoit aussi que les portes et les hublots doivent être capables de résister à la pression de l'eau, cette pression s'exerçant dans le sens inverse de la pression de pressurisation d'un avion en haute altitude.
Selon cette même réglementation, l'avion doit être ensuite capable de flotter au moins suffisamment de temps pour permettre à l'ensemble des occupants d'évacuer. Pour ce faire, l'appareil doit être suffisamment équipé en gilets de sauvetage et en radeaux de survie. Dans certains cas, les toboggans ont eux aussi une certaine flottabilité. La réglementation EU-OPS prévoit aussi des procédures à suivre par les équipages en cas d'amerrissage.
Les toboggans peuvent être utiles en cas d'amerrissage ici, un extrait du manuel passager d'un Airbus A321
Cependant, la capacité d'un avion de ligne à amerrir n'est pas testée en grandeur nature lors de la certification de l'appareil. Il en est de même pour la capacité d'un avion à flotter lorsqu'il est sur un plan d'eau. Malgré cela, l'équipage de l'A320 de New-York a tout de même réussi à poser l'appareil sur le fleuve Hudson. L'avion a flotté suffisamment de temps pour permettre une évacuation dans de bonnes conditions et pour être remorqué vers un port voisin.
L'équipage de l'A320 s'est montré exemplaire de maitrise jusqu'à l'arrivée des secours.
Le rôle de l'équipage
Si l'A320 du vol 1549 d'US Airways a finalement démontré différentes capacités d'un avion de ligne à affronter des situations d'urgence dangereuses, il n'en reste pas moins que le pilote et le copilote ont parfaitement maitrisé l'appareil jusqu'au bout et ont ainsi assuré la sécurité des passagers, et ce, avec un très grand sang froid. Dans des situations similaires, d'autres n'ont pas eu la même réussite et le bilan qui est finalement d'une personne ayant eu les jambes cassées et de quelques blessés légers aurait pu être bien plus lourd. De même, l'équipage de l'appareil semble avoir montré beaucoup de maîtrise après l'amerrissage, permettant de préparer les passagers à une évacuation dans de bonnes conditions de sécurité.