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Le cancer du pancréas est l'un des plus mortels au monde. S'il représente 2,5% des cancers dans le monde, le taux de survie constaté à 5 ans oscille entre 5% et 10%, car on le diagnostique généralement tardivement du fait de l'absence de symptômes à ses débuts. En 2018, plus de 14 000 nouveaux cas avaient été diagnostiqués en France.
Ce cancer peut être soigné chirurgicalement, en retirant en général la partie du pancréas sur laquelle la tumeur s'est développée, mais parfois aussi une partie de la rate, de la vésicule biliaire voire de l'intestin. Mais cette solution présente ses limites car 90% des patients opérés voient réapparaître les tumeurs dans les mois qui suivent l'intervention. Par ailleurs, les médecins ont souvent recours à la chimiothérapie, mais bien souvent, elle ne représente pas réellement un remède et se limite à repousser l'échéance.
C'est pourquoi les scientifiques tentent de trouver de nouveaux traitements. Et c'est sous forme d'un vaccin à ARN messager que des chercheurs ont réussi à produire un traitement qui semblerait efficace. Les premiers résultats sont encourageants, car aucune rechute n'a été constatée dans les 18 mois sur la moitié des patients ayant testé ce vaccin. Pour les autres, la rechute est survenue environ 13 mois plus tard.
Ces résultats sont toutefois à relativiser car l'étude n'a porté que sur un échantillon restreint de 16 patients, et car les patients suivaient en parallèle des traitements médicamenteux voire des chimiothérapies. Pour autant, il est à retenir que parmi les 16 patients, la moitié a correctement réagi au vaccin, en générant un nombre important de lymphocytes T, ce qui a permis à leur système immunitaire de reconnaître et combattre les cellules cancéreuses. Aucun d'entre eux n'a vu son cancer revenir. Un des patients a même vu une nouvelle croissance cancéreuse dans son foie disparaître suite à l'injection de ce vaccin !
L'essai s'est concentré sur l'adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC), qui représente plus de 90% des cancers du pancréas. Pour établir ce vaccin, les scientifiques ont analysé les compositions génétiques de tumeurs. Ceci a permis d'identifier les marqueurs génétiques et réussir à personnaliser le vaccin à injecter aux patients. Un délai de neuf semaines est nécessaire pour développer un tel vaccin personnalisé.
Il ne s'agit pour l'instant que d'une étude préliminaire et d'autres phases sont naturellement nécessaires avant d'envisager une mise sur le marché. Mais ces résultats sont impressionnants et donnent de l'espoir aux nombreux patients atteints de ce cancer extrêmement meurtrier. D'autres scientifiques se penchent également sur des recherches similaires. À titre d'exemple, de son côté, le laboratoire Moderna travaille sur un vaccin visant à lutter contre le cancer de la peau.