Rétro 1933: L'année des automotrices

Publié par Michel,
Source et illustrations: Almanach Hachette 1934Autres langues:
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La news rétro de ce dimanche nous dresse un petit panorama des autorails dans les années 1930.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques ou techniques de 1934, et contient donc volontairement les incertitudes et erreurs d'époque.


L'AUTOMOTRICE est une jeune machine: elles n'a guère qu'une douzaine d'années. Mais elle a grandi si vite, elle a fait de tels progrès, que l'Administration des Chemins de fer de l'Etat a pu organiser, en juin, gare saint Lazare, une exposition rétrospective des modèles qui ont fait leurs preuves, depuis la modeste Schneider du début jusqu'aux triomphantes voitures: Micheline, Bugatti, Renault, de 1933.


Les automotrices ont d'abord été employées à des services rapides sur les lignes transversales qui, jusqu'alors, n'étaient desservies que par des trains omnibus. Ces lignes étant de celles qui ont le plus à souffrir de la concurrence des autocars, les automotrices répondaient ici à une nécessité d'exploitation. D'autre part, elles servirent à créer des navettes rapides et fréquentes sur de petits embranchements pendant le service d'été (bains de mer, villes d'eaux).

Mais elles n'en sont plus là ! Elles se sont attaquées aux grands parcours. Une évolution intense a précipité le mouvement et multiplié les buts à atteindre: alors que les premières automotrices n'étaient que des automobiles adaptées, celles qui suivirent eurent leur construction et leurs techniques particulières ; le moteur disparut, enfermé dans la caisse qui prit la forme d'un wagon allongé, profilé selon les lois de l'aérodynamisme ; le poids mort disparut grâce à l'emploi de l'aluminium et des alliages légers, le pneumatique se perfectionna ou entra en composition avec le bandage d'acier: la formule du grand parcours était trouvée.

La Bugatti 1933 en a fourni en juin une sensationnelle réalisation: ses essais la montrèrent atteignant la vitesse de 173 kilomètres par heure et battant ainsi le record de la vitesse sur rail jusqu'alors détenu par l'automotrice allemande en service sur la ligne Berlin-Hambourg.


Exception, peut-on dire. Mais la règle suivit de près. Les usines Renault ont successivement fourni au réseau de l'Etat une automotrice qui réalise la liaison Paris-Dieppe (201 km.) en 1h66, soit à la vitesse commerciale de 106 km/h ; une autre, qui fait Lyon-Grenoble (130 km.) en 1h32, alors que les trains rapides y mettent 2h12 ; une autre qui abat en 2 heures et 6 minutes les 221 kilomètres qui séparent Deauville de Paris.

L'administration du Réseau de l'Etat, en s'adressant aux constructeurs les plus qualifiés pour orienter les types d'automotrices vers des formules nouvelles, en a mis ou va en mettre en service des modèles sont elle attend des vitesses de 90 à 120 kilomètres par heure.

Mais la vitesse n'est pas tout ; il faut compter aussi avec l'endurance ; c'est à cette qualité surtout que vise l'automotrice Michelin, la Micheline, qui se flatte d'être le premier autorail sur pneumatique. Tandis que la locomotive n'assure qu'un service journalier de 100 à 200 kilomètres, la Micheline en fait couramment 350. Et ces Michelines réunies, qui roulent maintenant un peu partout sur les rails de France et des colonies, ont atteint, depuis leur mise en service jusqu'à 1er juin 1933, le chiffre formidable de 1 145 000 kilomètres de parcours.


Le moment approche où un service régulier d'automotrices fonctionnera sur les grandes lignes à coté des trois ou quatre trains quotidiens.

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