La news rétro de ce dimanche nous expose quelques connaissances de 1934 sur les glaciers.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1934, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
Sous une apparence de mort, les glaciers vivent, sans discontinuer, une vie qui nous intéresse ; régulateurs des températures, pourvoyeurs de l'
eau qu'ils tiennent en réserve inépuisable, ils participent aux conditions de notre existence.
Dans les montagnes, des torrents glacés
Les glaciers de montagnes, plus précisément ceux du type alpin, de beaucoup les plus nombreux, se présentent sous deux aspects principaux: le glacier simple, qu'on nomme parfois aussi suspendu, de par sa situation, et le glacier composé.
Glacier simple et Glacier composé. - Le premier, à flanc de mont, rappelle la disposition d'un torrent: large cirque ou bassin d'alimentation, dans lequel les vents entraînent et accumulent la neige nécessaire à son existence, vallée d'écoulement encaissée, amincissement progressif de la
masse glaciaire en forme de langue.
Que plusieurs de ces glaciers fusionnent, qu'ils apportent à une vallée commune et plus étendue leur contingent de glace, qu'ils fassent office d'affluents grossissant le cours d'un fleuve montagnard, c'est le glacier composé. Sa formation répète à plusieurs exemplaires celle du glacier simple.
Formation d'un Glacier simple. - La neige d'alimentation se tasse, cédant à la pesanteur; quand la température s'y prête, cette neige se ramollit à la
surface et éprouve un commencement de
fusion. L'eau qui en provient s'infiltre dans les couches inférieures et les convertit en une masse granuleuse composée de neige tassée de petits glaçons sans adhérence et de bulles d'
air; c'est le névé. A partir du névé chaque
grain cristallin assimile son voisin, s'accroît par l'eau de fonte qui circule dans le glacier même,
formant des ruisselets, des tourbillons, des poches (celle qui creva en 1892, détruisit Saint-Gervais) ; elle expulse les bulles d'air et fait disparaître les cavités. Neige, névé, glace bulleuse, glace compacte, telle est en somme l'évolution.
Toutefois, elle ne s'accomplit pas sans amener des dislocations dans le corps du glacier. Cet amas d'apparence compacte est en somme une masse poreuse imprégnée d'eau ; il en résulte, au gré de la température et des infiltrations suivies de gel, la formation de crevasses sans nombre.
En même temps qu'il s'alimente par la neige, le glacier diminue par la fusion qui se produit à la surface et à l'extrémité inférieure, au "front". La fusion du front est la plus importante ; c'est elle qui arrête la progression du glacier vers les régions basses. L'existence et l'extension d'un glacier dépendent donc à la fois de son alimentation par la neige et de ses pertes par la fusion.
La semaine prochaine: (3/3): Comment "marchent" les glaciers