Alors que les sondes spatiales Voyager 1 et 2 approchent des frontières de l'espace interstellaire, les scientifiques ont constaté des asymétries dans la structure de l'héliosphère. Cette "bulle", dominée par l'influence du Soleil, présente en effet un renflement qui s'enfonce dans l'espace dans l'hémisphère nord et est a contrario incurvée vers l'intérieur du Système Solaire dans l'hémisphère sud.
Voyager 1, qui se déplace à environ 34 degrés au nord de l'équateur, a franchi la zone appelée "Choc terminal" et pénétre la couche extérieure de l'héliosphère à près de 15 milliards de kilomètres du Soleil. Le Choc terminal est l'endroit où le vent solaire commence à se mélanger avec le gaz et la poussière du milieu interstellaire. Pendant ce temps, Voyager 2, située à environ 26 degrés au sud de l'équateur, a détecté cette même zone plus d'un milliard de kilomètres plus près du Soleil.
Le "Choc Terminal" de l'étoile L.L. Orionis vu par Hubble
Les scientifiques pensent que les irrégularités observées peuvent être attribuées à un champ magnétique interstellaire qui exercerait une pression vers l'intérieur sur l'hémisphère méridional. Voyager 2 déterminera l'emplacement exact du Choc terminal dans le sud lorsqu'il le franchira avant la fin de l'année prochaine. Les scientifiques auront alors une meilleure idée de l'intensité du champ magnétique en dehors de la bulle héliosphèrique.
Voyager 2 a également constaté que le Choc terminal au sud est une source d'ions de plus faible énergie que ceux rencontrés par Voyager 1 au nord. Contrairement à des prévisions antérieures, ni Voyager 1 ni Voyager 2 n'ont découvert l'origine des rayons cosmiques d'énergie anormalement plus élevée.
Les deux sondes ont été lancées depuis Cape Canaveral en 1977: Voyager 2 le 20 août et Voyager 1 le 5 septembre, sur une trajectoire plus rapide et plus courte que sa jumelle.