Dans quelques jours, la mission spatiale SVOM (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor), issue d'une collaboration franco-chinoise, sera lancée depuis la base de Xichang en Chine. Cette mission ambitieuse vise à étudier les sursauts gamma, des phénomènes cosmiques parmi les plus énergétiques et les plus anciens de l'Univers,
résultant d'explosions d'étoiles massives, de la fusion d'étoiles à neutrons ou de trous noirs.
SVOM observera ces sursauts gamma depuis une
orbite terrestre basse, à 625
kilomètres d'
altitude. Le
satellite est équipé de quatre instruments sophistiqués, dont deux développés par des équipes françaises: le
télescope ECLAIRs, capable de détecter et de localiser les sursauts gamma, et le télescope MXT, conçu pour observer les rayons X mous. Les instruments chinois incluent le
spectromètre GRM, qui mesure le spectre à haute
énergie des sursauts gamma, et le télescope VT, qui détecte la
lumière visible émise après un
sursaut gamma.
Les sursauts gamma sont des événements extrêmement brefs, durant de quelques millisecondes à quelques dizaines de secondes, mais leur énergie est colossale, équivalente à plus d'un milliard de milliards de soleils. Pour les observer efficacement, le satellite SVOM se réorientera rapidement après la détection d'un sursaut gamma, permettant à tous ses instruments de cibler précisément l'événement.
Cette mission permettra d'explorer des phénomènes datant de l'Univers primitif, certains sursauts gamma étant émis alors que l'Univers avait moins d'un milliard d'années. La lumière de ces événements traverse des milliards d'années-lumière avant d'atteindre la Terre, portant des informations précieuses sur l'histoire et l'évolution de l'Univers. SVOM analysera ces
données pour mieux comprendre la composition interstellaire, la
dynamique du gaz galactique et les
galaxies hôtes des sursauts gamma.
La collaboration entre le Centre national d'études spatiales (CNES) pour la France et l'Agence spatiale chinoise (CNSA) a permis de développer des instruments de pointe, nécessitant plusieurs années de préparation. Les équipes franco-chinoises ont travaillé depuis mi-mai sur les dernières interventions techniques et vérifications nécessaires avant le lancement.
En plus des sursauts gamma, la réactivité de SVOM et ses instruments automatisés permettront d'observer d'autres phénomènes cosmiques transitoires, comme les supernovæ et les sources d'ondes gravitationnelles. Cette capacité à étudier des objets éphémères ou variables en fait une mission scientifique particulièrement riche.
Le bon déroulement des activités a conduit la CNSA à avancer la date du lancement de 2 jours. Initialement prévu le 24 juin, il aura donc lieu le samedi 22 juin à 9h (heure de Paris).