Donjon de Clermont | |||
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Nom local | Le Donjon | ||
Période ou style | Donjon | ||
Début construction | XIe siècle-XIIe siècle | ||
Propriétaire actuel | Municipalité | ||
Destination actuelle | vestiges | ||
Protection | Inscrit MH (1950) | ||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Picardie | ||
Département | Oise | ||
Commune française | Clermont (Oise) | ||
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Le Donjon de Clermont est le reste d'un château féodal qui daterait du XIe siècle situé à Clermont (Oise).
D'après les historiens, il y aurait eu un autre château fort en bois entouré d'un talus servant de défense contre les invasions normandes au Xe siècle.
Le château était occupé par les comtes de Clermont dont Robert de Clermont, sixième fils de Saint-Louis, l'uns des plus célèbres.
A cette époque, le donjon étant un château, il dominait la ville et avait un grand pouvoir, il dirigeait le comté de Clermont, des frontières du beauvaisis jusqu'au château de Creil. Au XIIe siècle, la ville est entourée de ses premières murailles et le château de ses propres remparts. Pour renter dans le domaine du château, on passait un porte fortifiée rue du donjon, proche de la porte Nointel; suivi d'un pont et d'un fossé dominant plein d'eau. Un peu plus loin existait un pont levis bordé, de part et d'autres d'un mur d'enceinte intérieur entourant le château.
L'enceinte extérieure était constituée par un talus abrupt au nord non muré depuis l'entrée du cimetière actuel jusqu'à la hauteur de la ruelle du châtellier (parc du châtellier actuel). À cet endroit, une tour d'angle était raccordée au massif du château. Les murs des fortifications longeaient la rue du tour de ville, jusqu'au niveau où par retour d'équerre, ils traversaient l'actuelle impasse Duvivier, pour rejoindre la porte Nointel et le chemin d'accès au château.
De l'autre côté, à la hauteur de l'entrée du cimetière, une tour se dressait à l'extrémité d'une muraille le long de la rue du général Moulin,jusqu'à la hauteur de la ruelle des teinturiers, à l'aplomb de laquelle se trouvait une porte et une petite tourelle détruite en 1853. Un retour d'angle droit rejoignait l'entrée du château. Le château possédait aussi une collégiale, située à l'intérieure même du château, rebâtie par le comte Renaud II et dédicacée en 1114. Cette église était la seule de Clermont au XIIe siècle et fut utilisée jusqu'en 1359. L'Église Saint-Samson lui succéda. On peut voir des vestiges de la collégiale dans une des niches de la porte Nointel et à l'Hôtel de ville, ainsi que des restes du château et des rares objets.
C'est à partir de 1370 que l'on situe l'époque de la restauration des enceintes du château, endommagées au cours du siège de 1359 (Jacquerie), et la construction des fortifications du bourg, ébauchées 200 ans plutôt sous Philippe Auguste, formant une clôture définitive dont il nous reste quelques vestiges aujourd'hui : tour des Gloriettes, tour de Buha, porte Nointel. La disposition intérieure des locaux du château est peu connue.
La princesse d'Harcourt, qui avait racheté le comté en 1702, demande la transformation du château pour en faire sa résidence. La disposition du toit en dos d'âne fut complètement changée et on supprima les restes de la tour à demi encastrée dans la maçonnerie de la façade nord-est. Cette tour dominait le donjon. Les murs ont près de 4 mètres d'épaisseur et sont construits en gros moellons, taillés et appareillés. Huit contreforts montent jusqu'au emballements. Chaque grande façade est percée de 24 fenêtres (fenêtres actuelles) qui correspondent par séries de six au quatre étages du bâtiment. Le rez-de-chaussée est entièrement vouté. La princesse avait comblé une partie des fossés et nivelé l'enceinte extérieure du château. Le terrain aplani devient le parc du châtellier.
La princesse d'Harcourt avait fait reconstruire une autre collégiale, cette fois dans le prolongement du donjon, consacrée à l'évêque de Beauvais, le 14 novembre 1714. La voûte était construite en pierre de taille, couverte à la romaine, éclairée par onze croisées avec vitraux et épaulée par 12 contreforts à glacis. A l'intérieur, la nef était pavée en carreaux de terre cuite, le chœur de pierres de Senlis, en damiers noirs et blancs. Sous la nef, deux caveaux voûtés en pierre de taille servaient à l'inhumation des chanoines. Le clocher était couvert d'ardoises et contenant quatre cloches. Il s'appuyait contre le portail, à l'opposé du perron.
Au-dessous, un caveau était destiné à la sépulture des serviteurs de la collégiale. Un escalier d'une soixantaine de marches séparées par 4 paliers, partant du fond de l'impasse Duvivier actuelle et débouchant en face du clocher, permettait l'accès à la nouvelle collégiale. Resté inoccupé à la mort de la comtesse survenue en 1715, le château servit ensuite de demeure à Bouillant-de-Montaigu, lieutenant des chasses du prince de Condé, jusqu'à la révolution. Jacques Cassini II l'occupa en 1719 comme résidence d'été, en transformant les parterres.
Il fut confisqué au moment de la révolution française, en 1790. On convertit le chenil des basses-cours en écuries, pour le logement des chevaux et d'un détachement de 20 hommes de cavalerie, envoyés en stationnement dans la ville. On logea ensuite au château les prisonniers de guerre, de 1793 à 1797. Il apparaît que le donjon servit aux suspects de Soissons, comme le montre un dessin de Carrier-Belleuse, enfermé avec 100 autres habitants du Soissonnais et du Laonnois du temps de Robespierre. Vendu commme bien national en 1798, son acquéreur n'en trouva pas d'utilisation et le proposa à Napoléon Ier qui le refusa.
Le donjon fut racheté en 1805 par l'administration départementale qui le convertit en maison de correction. 20 ans plus tard, une ordonnance royale du 21 juin 1826 transforma cet établissement en maison centrale, destinée à la détention des femmes condamnées dans les départements de l'Oise, de la Seine, de l'Aisne, de la Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne. Elle acceuillit les célèbres Pétroleuses de la Commune de Paris (1871) dont la plus connue Louise Michel, la vierge rouge. Elle fut supprimée en 1903 pour être transférée vers Rennes.
Une école de préservation fut ouverte en 1908, destinée à la réeducation des jeunes filles délinquantes. Après la défaite de 1940, les Allemands enfermèrent dans le donjon des prisonniers français, puis en 1942 ils en firent un lieu d'internement pour les ressortissants des pays en guerre contre l'Axe. En 1944, le gouvernement provisoire y enferma des prisonniers politiques. Le donjon est classé Monument historique en 1950. Adjugé par l'administration des domaines en 1951, le donjon, surnommé par les Allemands "La Citadelle", servit d'habitation à divers particuliers en quête de logements. La ville de Clermont racheta le donjon au ministère de la justice en 1968, après un effondrement pour un prix peu élevé. Mr Charles Ansart s'en rendit acquéreur, au nom de la Société archéoligique et hsitorique de Clermont pour en faire un musée, mais la préfecture refusa. Un particulier le reprit pour un franc symbolique en décidant une restauration générale l'édifice qui ne sera jamais éfectuée. La ville en fit de nouveau d'acquisition en 1970. En 1984, une tempête fait s'effondrée un partie du monument et le toit.
Le donjon est actuellement en travaux de restauration et de stabilisation depuis quelques années.