Airbus-Boeing: la guerre a commencé

Publié par Adrien,
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Les Etats-Unis ont tiré les premiers, l'Union Européenne a immédiatement répliqué: c'est ainsi que l'on pourrait résumer les actions des représentants des deux industriels aéronautiques civils. Le gouvernement américain a en effet mis ses menaces à exécution avec le dépôt d'une plainte devant l'Organisation Mondial du Commerce (OMC) ce mercredi 6 octobre, ce à quoi son homologue européen a répondu avec, lui aussi, le dépôt d'une plainte à l'OMC mais contre les Etats-Unis.

Depuis 30 ans Airbus grignote des parts de marché à Boeing, avec une année historique en 2003: pour la première fois l'avionneur européen a vendu plus d'appareils que son rival américain, et la tendance semble se confirmer pour les années à venir. Pour la première fois également Airbus s'attaque à Boeing sur le marché des très gros porteurs avec son futur A380 (voir notre dossier) mettant ainsi fin au monopole du 747. Cette position n'empêchera pas Airbus d'entrer sur le marché des avions économiques de moyenne capacité convoité par Boeing avec son futur 7E7, un probable Airbus A350 devrait dans ce but être développé dans les années à venir.


Le futur Boeing 7E7 Dreamliner

Selon un accord passé en 1992, Airbus peut bénéficier de prêts remboursables sur une durée de 17 ans lors du lancement d'un nouveau programme. Le montant des prêts ne doit pas dépasser 33% des coûts de développement. Du côté américain, l'accord prévoit une limitation des aides indirectes bénéficiées par Boeing avec les programmes de recherche de la Nasa et de la Défense. Ces aides ne doivent pas dépasser 3% du chiffre d'affaires dans le domaine des grands avions civils et sont non remboursables. La technologie acquise par Boeing lors des programmes de recherche gouvernementaux peut en effet être réutilisée dans le domaine des avions civils.

Le gouvernement américain accuse l'Union Européenne de verser à Airbus des subventions déloyales, il juge l'accord de 1992 obsolète, la part de marché d'Airbus étant depuis passé de 30% à 50%.

Selon Robert Zoellick, le représentant américain pour les questions commerciales, "depuis sa création il y a trente-cinq ans, les Européens ont justifié le versement de subventions à Airbus par la nécessité de soutenir une industrie naissante. Si tant est que ce raisonnement n'ait jamais pu se justifier, il est maintenant largement dépassé. Airbus vend actuellement plus de gros avions civils que Boeing".


Le futur Airbus A380

De son coté, l'Union Européenne accuse le gouvernement américain de verser des aides massives et illégales à Boeing. Pascal Lamy, commissaire européen chargé des Affaires commerciales, ajoute même que l'initiative américaine "est un moyen manifeste de détourner l'attention du déclin dont Boeing est responsable".

Entre autres exemples de faits reprochés par l'Union Européenne au gouvernement américain est cité le montant des subventions versées à Boeing, atteignant selon Bruxelles 8,6% du chiffre d'affaires de l'avionneur au lieu des 3% autorisés. Bruxelles juge aussi illicite les déductions fiscales accordées par certains Etats américains à Boeing, et également des aides japonaises versées pour la construction du 7E7.
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