L'astéroïde Ryugu s'ajoute à la liste des corps célestes où on a trouvé une ou des "briques" pouvant potentiellement conduire à la vie.
Représentation d'artiste de la sonde Hayabusa frôlant l'astéroïde, en 2018 / Agence spatiale japonaise (JAXA)
Dans de minuscules échantillons de poussière ramassés en 2018-2019 sur l'astéroïde Ryugu par la sonde japonaise Hayabusa 2, et ramenés sur Terre à la fin de 2020, des chercheurs de l'Université de Hokkaido, au Japon, sont devenus les premiers à avoir identifié de l'uracile, un des quatre composés de base de l'ARN. L'ARN est souvent décrit comme le "messager" qui transmet les instructions contenues dans l'ADN.
Les premiers, mais peut-être pas les derniers, puisque d'autres minuscules poignées de ces 5,4 grammes de matière ont été envoyées à d'autres laboratoires.
Les chercheurs, dont les résultats sont parus le 21 mars dans la revue Nature Communications, ont travaillé sur un échantillon d'à peine 10 milligrammes.
L'automne dernier, d'autres chercheurs avaient identifié du gaz emprisonné dans ces fragments de roche, donc du gaz présumément aussi vieux que l'astéroïde, qui est lui-même un témoin des premiers âges de notre système solaire, il y a 4 à 5 milliards d'années. Et en février dernier, une équipe avait annoncé y avoir observé des traces de 15 acides aminés -quoique dans une configuration qui, précisaient les auteurs, suggérait une origine "non biologique".
Tout cela vient donner du poids à la vieille théorie selon laquelle les briques indispensables à la vie auraient pu être amenés sur notre planète, à l'aube de son histoire, par des objets célestes -astéroïdes ou comètes- venus s'y écraser.
Ce qui encourage ces chercheurs, c'est aussi que Ryugu est un astéroïde "de type C" ou "carboné" -et que 75% des astéroïdes connus sont dans cette catégorie.