Dans les abysses du Pacifique, une nouvelle espèce marine étonnante a été identifiée. Avec ses tentacules délicats et son apparence florale, Vitrumanthus flosculus intrigue les scientifiques par sa symbiose unique avec les éponges de verre.
A) Polypes préservés de Vitrumanthus flosculus sp. nov. attachés à Farrea sp. B, C) Gros plan d'un polype préservé. D) Polypes préservés de Churabana kuroshioae attachés à Pararete sp. E, F) Gros plan d'un polype préservé. Barres d'échelle: 1,0 mm (A–C) ; 2,0 mm (D–F).
Lors d'une mission scientifique sur la dorsale Nishi-Shichito, au sud du Japon, un robotsous-marin a capturé des images et des échantillons de cette espèce inconnue. Vivant à 400 mètres de profondeur, ces organismes mesurent à peine quelques millimètres et se distinguent par leur relation étroite avec les éponges de verre. Cette découverte souligne l'importance des monts sous-marins, véritables hotspots de biodiversité.
Une symbiose étonnante et une identité génétique révélée
Vitrumanthus flosculus vit en symbiose avec les éponges de verre, s'accrochant à leur surface pour se nourrir des nutriments transportés par les courants. Ses 22 à 26 tentacules sombres lui donnent une apparence de petite fleur, d'où son nom latin signifiant "petite fleur". Cette relation mutualiste reste un sujet d'étude pour les chercheurs.
Grâce à des analyses morphologiques et génétiques, les scientifiques ont confirmé que cette espèce appartient à la famille des Parazoanthidae. Le séquençage de son génome mitochondrial a permis de mieux comprendre son évolution récente. Ces travaux ont également révélé des liens étroits avec une espèce apparentée, Churabana kuroshioae.
Un écosystème à protéger
La dorsale Nishi-Shichito, classée zone marine protégée depuis 2020, abrite une biodiversité exceptionnelle. Les chercheurs insistent sur la nécessité de préserver ces habitats des activités destructrices comme la pêche intensive. Cette découverte rappelle l'importance de l'exploration scientifique pour guider les politiques de conservation.
Bien que Vitrumanthus flosculus n'ait été observé que sur un seul mont sous-marin, les scientifiques estiment qu'il pourrait être présent ailleurs dans le Pacifique nord-ouest. Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles recherches sur les écosystèmes profonds et leurs habitants méconnus.