Les aérosols sont de minuscules particules en suspension dans l'atmosphère qui proviennent des feux de forêt, des déserts, des volcans, de l'écume des vagues des océans, et de la pollution urbaine et industrielle. Ils jouent un rôle important sur la Terre, influençant directement le climat global et la santé humaine. Depuis 5 ans, l'
instrumentation MISR (Multi-angle Imaging SpectroRadiometer) du
satellite Terra de la NASA fournit des
données sur ces aérosols sous forme de cartes du globe, les premières données nous étant parvenues le 24 février 2000.
Ces 19 globes montrent de quelle façon la localisation et la quantité d'aérosols atmosphériques à travers l'Afrique (contour blanc) et l'
Océan Atlantique se sont modifiées de saisons en saisons entre mars 2000 et novembre 2004. MISR mesure la quantité totale d'aérosols dans une colonne d'
atmosphère située entre la sonde et la terre ; les mesures, appelées de "profondeur
optique", sont basées sur la proportion de
lumière qui passe à travers la colonne. L'échelle de couleurs indique la gamme des profondeurs optiques, des cieux relativement clairs en
violet et en bleu aux plus brumeux en orange et en rouge. Une profondeur optique de 1.0 signifie qu'environ 37 % de la lumière au dessus de l'atmosphère parvient au sol. Une profondeur optique de 0.7 signifie qu'environ 50 % de la lumière atteind la
surface. Le reste est absorbé, reflété, ou dispersé par les aérosols. Les pixels noirs indiquent des endroits où des nuages persistants ont contrarié les
observations.
Les motifs saisonniers sont remarquablement semblables d'année en année. Entre décembre et février, le ciel au-dessus de Afrique du nord est relativement clair, alors que des niveaux élevés d'aérosols sont observés sur les régions tropicales et humides de l'Afrique centrale, de l'Afrique de l'ouest et du Golfe de Guinée. De mars à mai, les couches très épaisses d'aérosols se prolongent au nord à travers les déserts du Mali, du Niger et du Tchad, alors que c'est la période la moins brumeuse de l'année en Afrique australe. De juin à août, il y a une couverture persistante de nuages le long des côtes de l'Afrique centrale et de l'ouest, et des concentrations très importantes vers le nord ouest au-dessus de la Mauritanie, du Sahara occidental et de l'Algérie, ainsi que vers le sud au-dessus de la République démocratique du Congo. Entre septembre et novembre la couverture épaisse est limitée à des parties de l'Afrique australe et du Congo, la plupart du temps liée aux brûlages agricoles saisonniers, mais une couche modérément épaisse (en vert et en jaune) s'étend vers l'ouest un peu au-dessus de l'Océan atlantique.
Pour évaluer l'impact sur la santé de l'exposition chronique aux aérosols, un enregistrement précis de leur propriétés pendant dix ans ou plus est nécessaire. Les réseaux au sol qui mesurent exactement les quantités et les propriétés des aérosols sont rares; les instruments embarqués sur satellite peuvent désormais venir compléter ces données, en fournissant des mesures de profondeur optique sur de longues périodes et au-dessus de vastes régions. Une fois recoupées avec des informations indépendantes sur la distribution verticale d'aérosols, les données satellites peuvent aider à déterminer les concentrations de
pollution au niveau du sol. Les résultats sont employés pour améliorer des modèles de qualité d'air et pour des études régionales de
santé publique.