Démanteler son navire là où l'environnement en souffre le plus

Publié par Adrien le 26/05/2021 à 09:00
Source: ASP
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Dans la marine, le "pavillon de complaisance" est une stratégie utile depuis longtemps pour payer moins d'impôt ou échapper à des règles coûteuses en matière de sécurité. Il permet aussi de plus en plus d'éviter des règlementations environnementales lorsqu'arrive le moment d'envoyer le navire (Un navire est un bateau destiné à la navigation maritime, c'est-à-dire prévu...) aux rebuts.


Et le nombre de navires enregistrés dans un pays autre que le leur a bondi depuis 10 ans, écrivent quatre chercheurs -trois Chinois et un Américain- spécialisés en transports et gestion. Leur étude est parue dans la revue Marine Policy. Entre 2014 et 2018, pas moins de 80% des navires porteurs d'un pavillon de complaisance (Le pavillon d'un navire désigne le pays dans lequel celui-ci est immatriculé.) ont été démolis dans seulement trois pays -le Bangladesh, l'Inde et le Pakistan.

Il y a déjà longtemps que l'industrie maritime est pointée du doigt comme un contributeur à la pollution mondiale. Le carburant (Un carburant est un combustible qui alimente un moteur thermique. Celui-ci transforme...) est un facteur important -même si le transport de marchandises (Le transport de marchandises, ou fret, est une activité économique réglementée,...) par bateau (Un bateau est une construction humaine capable de flotter sur l'eau et de s'y déplacer,...) est plus "économe" en gaz à effet de serre que la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) équivalente transportée par la route ou par avion (Un avion, selon la définition officielle de l'Organisation de l'aviation civile internationale...). Mais le démantèlement d'un navire pèse lourd lui aussi. L'amiante (L’amiante (nom masculin) est un terme désignant des minéraux à texture...), les métaux lourds et les huiles sont toxiques, et ce ne sont pas seulement les règles environnementales laxistes qui sont appréciées des compagnies maritimes: ce sont aussi les lois du travail locales qui protègent peu ou pas du tout les ouvriers en charge (La charge utile (payload en anglais ; la charge payante) représente ce qui est effectivement...) de ce démantèlement.

En fait, selon la nouvelle étude, le pavillon de complaisance serait devenu la pratique par défaut des propriétaires de navires dans les pays de l'Union européenne (96% en 2019), là où des règles environnementales plus strictes obligent des navires qui seraient enregistrés dans ces pays à recycler leurs composants au moment de leur démolition.

Quant aux traités internationaux visant à prévenir le transport de matières dangereuses des pays riches aux pays plus pauvres -il existe même un traité sur le recyclage (Le recyclage est un procédé de traitement des déchets industriels et des déchets ménagers qui...) sécuritaire des navires en fin de vie- ils sont inefficaces, concluent les chercheurs, qui ajoutent cette situation à la liste de ce qu'on appelle "l'injustice environnementale" -quand les conséquences sont ressenties plus durement dans les pays qui sont le moins équipés pour les combattre.
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