Rétro 1914: Pourra-t-on jamais communiquer avec la planète Mars ? (2/3)

Publié par Michel,
Source et illustration: Almanach Hachette 1914Autres langues:
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Il y a à peine cent ans, Mars restait encore un monde bien mystérieux. La news rétro de ce dimanche fait suite à L'énigme de Mars que nous vous proposions dimanche dernier dans laquelle étaient évoquées les possibilités de communications avec la planète rouge. Nous en étions resté à la construction d'un réflecteur optique capable d'envoyer des signaux lumineux sur Mars

Un réflecteur colossal


Supposons qu'on veuille tenter l'expérience, quel diamètre donnerons-nous au miroir réflecteur ?

Deux télégraphistes éloignés de 50 kilomètres et munis d'un petit miroir de 3 centimètres à peine, à l'aide duquel ils se renverraient un rayon de soleil, auraient bien des chances de ne jamais échanger de signaux sous cette forme. Eh bien ! Savez-vous qu'un astronome martien, muni d'un bon télescope et visant la Terre, serait dans le même cas que l'un de nos deux télégraphistes si nous nous contentions de lui envoyer de la lumière à l'aide d'un miroir de 83 kilomètres de diamètre ?


Un rayon lumineux envoyé sur Mars par un projecteur terrestre de 83 km de diamètre
(distance de Paris à Chartres) serait à peine aperçu ou se perdrait en route,
la planète Mars étant à 75 millions de km de la Terre.

Un rayon lumineux émané d'un tel miroir se perdrait en route, très probablement ; arrivé sur Mars, ce serait en tout cas un point si faible, si terne, qu'il passerait inaperçu par les plus forts instruments. Il faudrait dix miroirs de 80 kilomètres de diamètre, groupés les uns à coté des autres, pour que nous ayons quelques chances de communiquer et d'être aperçus.

Mais alors... c'est une entreprise impossible. Tout le fer employé à nos machines suffirait-il pour fabriquer les supports. Et les axes de pareils miroirs: nos arbres des propulseurs des transatlantiques seraient des fils d'araignée à coté d'eux ! Ajoutez que la Terre tourne et que, pour conserver Mars dans la direction du rayon lumineux, on serait obligé de faire mouvoir ces millions de tonnes aussi rigoureusement que nos lunettes astronomiques.

L'ensemble de ces miroirs atteindrait une surface de 500 000 kilomètres carrés en chiffres ronds. Et l'on se demande encore où l'on pourrait prendre le verre pour les fabriquer et le mercure pour les argenter, et les machines pour les polir !

D'ailleurs ces miroirs gigantesques ne seraient utilisables que quelques minutes seulement avant l'aurore sur Mars, ou après le crépuscule, au moment de la quadrature. Mais les illuminations de l'aurore et du crépuscule et les vapeurs atmosphériques, aussi bien sur Terre que sur Mars, rendraient tous les signaux lumineux invisibles.

A suivre dimanche prochain: Mais la science progresse...(3/3)

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