Les instruments optiques n'ont pas été les seuls à fonctionner de manière idéale lors de la fabuleuse descente de Huygens sur Titan. Diverses expériences scientifiques ont été menées dont nous vous livrons les premiers résultats. Titan nous dévoile quelques uns de ses secrets. Mais nous ne résistons pas tout d'abord à vous présenter de nouveaux montages photographiques réalisés par quelques amateurs passionnés.
Expériences scientifiques
Huygens a pu faire une étude détaillée de la distribution du méthane en fonction de l'altitude grâce au GCMS (Gas Chromatograph and Mass Spectrometer). Un taux uniforme de méthane dans la
stratosphère a été constaté. Apres 90
minutes de descente, des changements dans la concentration en méthane (relativement à l'azote) semblent ensuite indiquer la présence de nuages dans l'
atmosphère.
D'autres données ont été collectées par l'HASI (Huygens Atmospheric Structure Instrument) depuis l'entrée dans l'atmosphère et pendant toute la phase de décélération de la sonde. Une analyse complète de la structure atmosphérique sera donc possible. Les mesures de pression et de
température en fonction de l'altitude ont été réalisées. La température à la
surface a été mesurée à 93.8 K.(soit environ – 180 degrés Celsius).
Le microphone a enregistré les bruits de l'atmosphère de Titan pendant toute la descente de la sonde.
Les instruments du SSP (Surface Science Package) ont récupéré 3 heures 37 minutes de données, dont 1 heure 10 minutes sur la surface. Les neuf capteurs ont tous fonctionnés correctement. L'
atterrissage a eu lieu 2 heures 27 minutes 57 secondes après la rentrée dans l'atmosphère. Lorsque la sonde a atterri, elle a subi une décélération d'environ 15 G en 40 millisecondes. La
vitesse de chute sur la surface lors de l'impact est estimée à 4.5 mètres par
seconde.
Les mesures du pénétromètre suggèrent une croûte mince au-dessus de la surface. L'appareil s'est enfoncé 15 centimètres dans le sol. Le sonar a enregistré des données jusqu'à environ 12 m au-dessus de la surface.
Tous les instruments ont donc parfaitement fonctionné. Cependant, les signaux émis par Huygens vers Cassini n'ont pu être reçu par ce dernier que sur un seul des deux canaux prévus. Toutefois, la plupart des données ayant été envoyées sur les deux canaux à la fois, peu de mesures ont été perdues. Une expérience sur l'effet Doppler dans l'atmosphère de Titan qui nécessitait l'utilisation des deux canaux n'a pas pu être réalisée, mais les radiotélescopes sur Terre qui étaient également à l'écoute réussiront peut-être à extraire de leurs enregistrements les faibles signaux de Huygens, noyés dans le
bruit de fond et au prix d'un gros travail. Les scientifiques pourront sans doute reconstituer les données.
La mission Huygens est incontestablement un succès technologique et scientifique.