La sonde Juno de la NASA révèle ses découvertes sur Ganymède, qui pourraient éclairer des secrets sur cette lune glacée de Jupiter. Ses observations suggèrent des interactions complexes sous la surface, invitant à réévaluer nos connaissances sur le sujet.
Cette image rehaussée de la lune jovienne Ganymède a été obtenue par la caméra JunoCam à bord du vaisseau spatial Juno de la NASA lors du survol de la lune glacée le 7 juin 2021, durant le 34e passage rapproché de Jupiter. Crédit: NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Kalleheikki Kannisto
Lors d'un survol par la sonde Juno en juin 2021, l'instrument JIRAM (Jovian InfraRed Auroral Mapper) a analysé Ganymède, révélant la présence de sels hydratés tels que le chlorure de sodium, le chlorure d'ammonium, le bicarbonate de sodium et des composés organiques potentiels appelés aldéhydes aliphatiques. Ces découvertes fournissent des indices sur la formation et l'évolution de Ganymède et sur la composition chimique de son océan souterrain.
Malgré le champ magnétique puissant de Jupiter, qui pourrait compromettre la survie de tels composés sur ses lunes, la région équatoriale de Ganymède semble suffisamment protégée pour les préserver. Scott Bolton, investigateur principal de la mission Juno, évoque la possibilité d'observer la saumure d'un océan profond remonter à la surface de ce monde gelé.
Vue de la sonde Juno de la NASA en orbite autour de Jupiter. Crédit: NASA/JPL-Caltech
La présence de ces sels et composés organiques sur Ganymède pourrait indiquer une activité hydrothermale sous la surface glacée ou des interactions entre son océan souterrain et les roches en profondeur.
L'étude de ces observations de Juno, publiée dans la revue Nature Astronomy le 30 octobre, suggère que ces sels pourraient résulter de processus autres que l'activité d'un océan salé intérieur, en raison de la croûte épaisse de Ganymède comparée à celle d'Europe, une autre lune de Jupiter. Ceci suggère un échange entre la croûte superficielle et la surface, ou un dépôt exogène.
Lancée en août 2011 depuis Cap Canaveral en Floride, Juno est la deuxième mission à orbiter Jupiter, après la sonde Galileo de la NASA. Sa mission, initialement prévue pour étudier la météo, l'environnement magnétique et l'histoire de la géante gazeuse, a déjà été prolongée à deux reprises et devrait continuer jusqu'en septembre 2025.
Ganymède se révèle ainsi comme un laboratoire naturel complexe, offrant une fenêtre sur les processus géologiques et chimiques au-delà de notre propre planète.