Les moustiques sont connus pour leur capacité à détecter les humains à distance, notamment grâce au dioxyde de carbone (CO₂) que nous expirons et aux odeurs corporelles.
Cependant, une récente étude menée par des chercheurs de l'Université de Californie à Santa Barbara a révélé un autre mécanisme sophistiqué: ces insectes utilisent également le rayonnementinfrarouge émis par la chaleur corporelle pour localiser leurs cibles.
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Pendant des décennies, les scientifiques ont cherché à comprendre les méthodes qu'utilisent les moustiques pour trouver leurs hôtes. Bien qu'ils aient une vision limitée, les moustiques comme Aedes aegypti peuvent capter divers signaux tels que le CO₂ et les odeurs humaines. Cependant, ces indices peuvent être perturbés par des éléments externes, comme le vent. C'est pourquoi l'équipe de chercheurs a exploré la possibilité que les moustiques puissent, comme certaines espèces animales, détecter le rayonnement infrarouge.
Les chercheurs ont réalisé une expérience en laboratoire où des moustiques femelles ont été exposés à deux zones distinctes, toutes deux imprégnées d'odeurs humaines et de CO₂. Une seule de ces zones émettait également un rayonnement infrarouge à une température de 34 °C, similaire à celle de la peau humaine. Les résultats ont montré que l'ajout du rayonnement infrarouge doublait l'activité de recherche d'hôtes chez les moustiques. Ce comportement a été observé jusqu'à une distance de 70 cm.
Cette découverte révèle que les moustiques intègrent le rayonnement infrarouge comme un signal supplémentaire pour localiser efficacement leurs cibles. Néanmoins, ce signal infrarouge n'est efficace qu'en combinaison avec d'autres indices, tels que l'augmentation du CO₂ et l'odeur humaine. Les chercheurs ont également identifié la présence de protéines thermosensibles, notamment TRPA1, sur les antennes des moustiques, qui réagissent à ce rayonnement infrarouge.
L'étude souligne également l'importance des vêtements dans la prévention des piqûres. Les vêtements amples permettent de dissiper le rayonnement infrarouge émis par le corps, rendant ainsi la détection plus difficile pour les moustiques. Ces résultats ouvrent la voie à la création de nouveaux répulsifs et pièges à moustiques, offrant des solutions prometteuses pour la santé publique, notamment dans la lutte contre les maladies transmises par les moustiques comme la dengue, la fièvre jaune et le Zika.