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Effondrement imminent de la barrière de Wilkins en Antarctique
Publié par Adrien, Source: BE Etats-Unis numéro 117 (28/03/2008) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /53729.htm Illustration: National Snow and Ice Data Center/NASAAutres langues:
Une collaboration entre le National Snow and Ice Data Center (Boulder, Colorado), le British Antarctic Survey et le Earth Dynamic System Research Center de Taiwan a permis un suivi satellitaire de l'effondrement imminent de la barrière de Wilkins en Antarctique. Cet événement est, selon les scientifiques, un indice supplémentaire du réchauffement global.
La barrière de Wilkins observée à différentes dates
D'une superficie de 13.680 kilomètres carrés (à peu près équivalente à celle du Monténégro), la barrière de Wilkins s'étend au sud de la péninsule occidentale du continent glacial austral. Les images satellitaires indiquent que le phénomène d'effondrement a débuté le 28 février par la chute d'un grand iceberg de 100 km2 et la déstabilisation d'une zone interne de 400 km2. Le 23 mars, seule une mince paroi de glace intacte de 6 kilomètres de large tendue entre deux îles s'opposait encore à l'effondrement du reste de la barrière. Selon le glaciologue du BAS David Vaughan, "la banquise ne tient plus que par un cheveu".
Pour reprendre une image développée par Richard Alley, glaciologue de Penn State University, la glace de mer agit, par rapport à la glace continentale, comme les arcs-boutants sur les murs d'une cathédrale gothique. En libérant les contraintes, leur disparition permettrait à la glace continentale de s'écouler plus facilement vers la mer. Ce phénomène, favorisé par une plus grande quantité d'eau de fonte sur la semelle des glaciers, serait responsable de l'importante augmentation des vitesses d'écoulement des glaciers littoraux constatée notamment au Groenland.
Ainsi, bien que les glissements de banquise dans la mer ne modifient pas le niveau des océans (puisque ces glaces flottent pour la plupart), elle perturbent considérablement l'équilibre global des glaces continentales, au point que certains scientifiques craignent des effondrements massifs dont les conséquences seraient catastrophiques. Dans cette zone de l'Antarctique, la glace flottante a déjà pratiquement disparu, ce qui expose directement la banquise à l'action mécanique et thermique des vagues.