
Avec la demande globale en énergie, les biocarburants s'annoncent comme une alternative séduisante aux carburants fossiles, mais cela ne va pas sans inconvénients indiquent des chercheurs. Les cultures destinées aux biocarburants seront indirectement une cause substantielle d'émissions de gaz à effet de serre si les agriculteurs déboisent et utilisent plus d'
engrais (Les engrais sont des substances, le plus souvent des mélanges d'éléments...) selon une nouvelle étude. Et les règles actuelles d'application du Protocole de Kyoto et de bourse du
carbone (Le carbone est un élément chimique de la famille des cristallogènes, de symbole C,...) ne prennent pas aussi précisément en compte les émissions dans l'
atmosphère (Le mot atmosphère peut avoir plusieurs significations :) du carbone dues à la production de
biocarburant (Un biocarburant ou agrocarburant est un carburant produit à partir de matériaux...) selon un article
Policy Forum publié dans la revue
Science.
Dans une première étude, Jerry Melillo, du
Marine Biological Laboratory à Woods Hole dans le Massachusetts , et ses collègues ont eu recours à un modèle simulant les changements économiques et environnementaux pour prédire les effets indirects, liés à l'utilisation des terres, causés par les cultures de biocarburant cellulosique. Ceux-ci correspondent à des plantes ligneuses ou herbacées qui ont récemment été jugées comme étant plus avantageux que le
maïs (Le maïs (aussi appelé blé d’Inde au Canada) est une plante tropicale...) ou le soja, notamment parce qu'elles ne requièrent pas d'engrais et ne sont pas affectées par les marchés de l'agroalimentaire. Le problème est qu'il n'existe qu'une
quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) limitée de terres où l'on peut faire de nouvelles cultures. Mellilo et ses collègues rapportent maintenant que si les cultures destinées aux biocarburants remplacent celles pour l'agroalimentaire, le déboisement pour avoir de nouvelles surfaces agricoles libèrera plus de carbone du sol que là où les cultures de biocarburants seront faites. Et le recours aux engrais pour développer ces nouvelles cultures sera une source importante de
protoxyde (Le protoxyde d'une substance chimique est le composé le moins oxygéné parmi tous...) d'
azote (L'azote est un élément chimique de la famille des pnictogènes, de symbole N et de...), une
molécule (Une molécule est un assemblage chimique électriquement neutre d'au moins deux atomes, qui...) bien plus efficace que le
dioxyde de carbone (Le dioxyde de carbone, communément appelé gaz carbonique ou anhydride carbonique, est un...) pour retenir la
chaleur (Dans le langage courant, les mots chaleur et température ont souvent un sens équivalent :...). "Une politique globale des émissions de gaz à effet de serre qui protège les forêts et encourage une meilleure utilisation des engrais azotés peut réduire de façon spectaculaire les émissions associées à la production des biocarburants" écrivent les auteurs.
Dans leur article
Policy Forum, Timothy Searchinger, de l'
Université de Princeton (L'université de Princeton (Princeton University) est située dans la ville de Princeton...) à Princeton dans le New
Jersey (Jersey est la plus grande des îles Anglo-Normandes, dont la capitale est Saint-Hélier. Sa...) , et ses collègues préviennent que les règles d'application du Protocole de Kyoto et de bourse du carbone contiennent une erreur "de contribution" majeure mais réparable à propos des bioénergies. Et ils précisent que si elle n'est pas corrigée, elle compromettra largement les objectifs de réduction des gaz à effet de serre. En effet, ces règles ne comptabilisent pas les émissions de dioxyde de carbone produites par la
combustion (La combustion est une réaction chimique exothermique d'oxydoréduction. Lorsque la...) des biocarburants puisque celle-ci ne fait que libérer le carbone initialement fixé par les plantes. Mais ces cultures induisent aussi la libération de carbone dans l'atmosphère par des voies indirectes telles que la destruction des forêts. Cette erreur, où les bioénergies sont considérées comme "neutres" du
point (Graphie) de vue du carbone alors que ce n'est pas le cas pourrait, si elle est reproduite globalement fortement, inciter aux déboisements quand les objectifs de réduction des émissions se tendront.