LA NASA devra décider à la mi-septembre entre retarder le lancement de sa prochaine sonde à destination de Pluton d'un an, et ainsi augmenter le budget du programme de 60 à 80 millions de dollars et rallonger le trajet de trois ou quatre ans, ou de garder son
calendrier et envoyer un
satellite moins performant.
En effet, à la suite de la disparition de 2 disques durs contenant des informations classifiées, le laboratoire de recherche du Department of Energy (DoE) à Los Alamos a été fermé. Il est donc fortement probable que le DoE ne soit pas capable de fournir à la NASA assez de combustibles nucléaires nécessaires au fonctionnement du RTG (Générateur
thermique radioisotopique - Etats-Unis Espace N°306 Article 2) de la mission à destination de
Pluton. En général, le DoE achète le
plutonium à la Russie sous forme de granule et le transforme en petits cubes ressemblant à des palets de hockey.
Le lancement de la sonde du programme New Horizons (Etats-Unis Espace N°267 Article 6) est prévu pour janvier 2006 pour bénéficier de l'assistance gravitationnelle de Jupiter et arriver en 2014. Pour cela, d'après Alan Stern, responsable de la mission, il faudrait qu'au moins 61 palets de plutonium (pouvant fournir 170 watts) soit prêts dès décembre 2004 pour intégration afin que la mission soit lancée à la date prévue. Un RTG entier, alimenté par 72 palets de plutonium, peut fournir 200 watts. En plus des 36 palets provenant des missions
Galileo et
Cassini, le laboratoire dispose de 18 palets à différents étapes de la production.
L'approvisionnement en plutonium n'est pas le seul problème de la NASA pour lancer la sonde à temps. Il semble que la qualification de la fusée Atlas 5 qui enverra la sonde New
Horizons vers Pluton subisse du retard. Des propulseurs additionnels doivent être rajoutés et testés. Si la NASA retarde le lancement à 2007, la sonde n'arriverait au
voisinage de Pluton qu'en 2018. Le
budget total actuel de la mission est de 600 millions de dollars.