Le Japon mène depuis plusieurs années des travaux de R&D dans le domaine des fusées réutilisables. Même si l'utilisation de tels engins ne semble pas encore réalisable à court terme, la JAXA, l'agence spatiale japonaise, maintient un niveau minimum d'activités sur ce thème. Ces travaux sont dirigés par le laboratoire du Pr. Inatani, qui a développé le petit lanceur RVT, capable de décoller et d'atterrir verticalement de manière totalement autonome. Cette fusée 3 mètres de haut possède un système de propulsionliquide LOX/LH2 lui fournissant 8 kN de poussée.
Ces dernières années, le laboratoire du Pr. Inatani s'est associé avec le centre de R&D en propulsion de Kakuda pour développer des turbopompes qui procureront plus de réactivité au système de contrôle de poussée (les moteurs des précédents modèles de vol étaient alimentés par gaz pressurisé). Dans le cadre de l'intégration de ces turbopompes, le RVT a fait l'objet de trois séries d'essais au banc entre 2006 et 2009. Lors des deux premières campagnes, il est apparu un problème dans la zone de poussée faible, avec une instabilité de combustion à basse fréquence menaçant de créer des contraintes trop fortes dans la structure interne de la turbopompe à hydrogène. Le design de la pompe a été modifié en conséquence et en décembre 2008 de nouveaux essais ont été réalisés (essais RVT-13), qui se sont révélés satisfaisants, sauf dans la zone de très forte poussée où des vérifications supplémentaires doivent être apportées. La JAXA a donc réalisé une nouvelle série d'essais entre le 2 et le 20 mars 2009, sur le site habituel de Noshiro, dans la préfecture d'Akita faisant face à la mer du Japon. Les résultats sont actuellement analysés par les ingénieurs nippons.
A terme, le RVT devra fournir une alternative aux fusées-sondes actuelles, en étant capable de s'envoler jusqu'à 120 km d'altitude (avec 100 kg de charge utile) et surtout de revenir à son point de départ. La forme finale de cette future fusée-sonde devrait être une version augmentée du RVT actuel, avec une hauteur passant à 9 mètres et une masse à 8 tonnes (carburant inclus). Cette fusée encore très hypothétique serait équipée de 4 moteurs (en cycle expander-bleed) de 31 kN de poussée chacun. La possibilité de réutiliser ce lanceur de nombreuses fois permet à la JAXA d'estimer un coût de lancement d'environ 110 keuros, soit beaucoup moins que les fusées actuelles.