La news rétro de ce dimanche nous parle du développement d'une des applications de l'électricité en 1922.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1922, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes et erreurs d'époque.
On aurait pu fêter l'année dernière le 40e anniversaire du premier tramway électrique parisien. C'est en effet en 1881 que cet ancêtre fit son apparition dans la capitale. Son parcours était modeste et se limitait à la place de la Concorde-Champ de Mars. Il n'eut qu'un demi-succès et fut l'objet de vives critiques, comme le fut quelque vingt-cinq ans après, le premier autobus.
La traction électrique prend de jour en jour un développement considérable. Les Cies de chemins de fer l'appliquent sur leurs réseaux et les grandes villes sont sillonnées par d'innombrables tramways électriques.
Des perfectionnements importants ayant été apportés à la traction électrique, la plupart des grandes villes d'Europe et d'Amérique pouvaient s'enorgueillir dès 1890 de somptueux réseaux de tramways.
On a adopté d'abord le système anglais du trolley. Il y a une dizaine d'années, on commença à lui substituer le système de la canalisation souterraine, système coûteux, mais plus conforme à l'esthétique des villes et aussi moins dangereux. Avant 1914, on employait le système des plots qui causa de très nombreux accidents et est aujourd'hui complètement abandonné. La plupart des tramways électriques qui fonctionnent actuellement sont du système Thomson-Houston. Ils utilisent un courant continu de 600 volts.
Le courant électrique a été appliqué à la traction des trains presque en même temps qu'à celle des tramways. Aux Etats-Unis, la plupart des voies ferrées sont électrifiées. Chez nous, on n'en est encore qu'à la période des essais. Quelques années avant la guerre, on avait procédé à l'électrification de la ligne Paris-Invalides-Versailles et d'autres travaux devraient suivre.
On sait que le problème du charbon incite nos grandes Compagnies à rechercher les moyens de parer à une disette toujours possible du précieux combustible. L'utilisation de la houille blanche dont la France est si riche a été étudiée au sein de Commissions officielles et les premiers travaux d'aménagement du Rhône, dont pourra profiter d'ici quelques années le réseau du P.-L.-M., ont même déjà commencé.
Il y a dans nos Alpes et dans nos rivières qui en descendent assez d'énergie pour actionner près de la moitié de nos chemins de fer, sans parler de nombreuses industries nationales ou privées. On aurait tort de négliger pareille richesse ! Et le milliard qui a été demandé tout récemment au Parlement par le ministre des Travaux Publics pour mener à bien l'aménagement hydroélectrique du Rhône devra marquer une grande étape de notre rénovation économique.