La news rétro de ce dimanche nous expose quelques connaissances de 1934 sur les glaciers.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1934, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
Sous une apparence de mort, les glaciers vivent, sans discontinuer, une vie qui nous intéresse ; régulateurs des températures, pourvoyeurs de l'eau qu'ils tiennent en réserve inépuisable, ils participent aux conditions de notre existence.
Comment "marchent" les glaciers
On sait depuis longtemps que les glaciers "marchent", et que, en dépit des apparences, c'est une glace toujours renouvelée, sans cesse fondue et reconstituée par regel qui se présente au front censément inchangé. Matière plastique, "visqueuse", obéissant à l'action de la
pesanteur à la manière de la poix, la glace avance en se moulant sur toutes les anfractuosités et entraîne avec elle les témoins de son cheminement. Divers objets abandonnés à des époques connues vers le haut des glaciers ont fini par reparaître plus bas et par être rejetés. De Saussure abandonne une échelle à l'Aiguille Noire en 1788 ; on la retrouve en 1832, 4
kilomètres plus bas. Un guide tombe dans une
crevasse du
glacier de la Maladetta en 1824; on retrouve son
cadavre en 1931, 1400 mètres plus loin.
A côté de ce charriage qui offre un caractère exceptionnel, le glacier en opère un plus régulier, semblable à celui d'un torrent: débris arrachés à ses rives ou tombés de la montagne, blocs de toutes tailles qui le pénètrent, agissent sur ses côtés ou sur le fond, comme des rabots ou des polissoirs et culbutent en arrivant au front. Latérales ou frontales suivant leur position, ces moraines sont souvent la signature des glaciers en retrait ou disparus.
La vitesse cheminement dépend avant tout de la pente; Tyndall, puis Heim, l'ont démontré à l'aide de piquets et de cailloux coloriés. Il reste d'ailleurs difficile d'indiquer une moyenne (entre 50 et 120 mètres par an). Le glacier de l'Aar progresse de 70 mètres ; la Mer de Glace de 147 dans le même
temps.
Extension des anciens Glaciers. - De nos jours les glaciers ne sont connus que dans le voisinage des pôles et dans les hautes montagnes; mais il est une époque géologique, le début de l'ère quaternaire probablement, où s'affirme l'existence d'une calotte glaciaire, qui aurait couvert le Nord de l'
Europe et de l'
Amérique, et de glaciers de montagnes qui auraient occupé la plupart des montagnes de l'Europe centrale. On s'est parfois demandé si cette période de grande
glaciation pouvait se renouveler un
jour. Assurément ce n'est pas impossible: mais quand ? Même en comptant par millénaires, il serait assez
téméraire d'indiquer une date approximative.