Ce samedi 8 octobre 2011, juste avant 22h: une remarquable averse de météores va s'abattre sur l'Europe et l'Asie centrale. Selon les conditions, 60 à 600 étoiles filantes à l'heure - une à dix par minute - pourraient être aperçues. Un événement rare. Pareil spectacle ne se reproduira pas avant 40 ans... Les astronomes de l'Observatoire de Paris l'ont prévu avec précision. Ils s'impliquent dans une campagne aéroportée et à l'observatoire du Pic-du-Midi, Pyrénées.
Quoi ? Une pluie d'étoiles filantes !
Pluie d'étoiles filantes
Ce samedi, en début de soirée, à des horaires accessibles à tous, une averse céleste d'une rare intensité va se produire dans le ciel français et européen. La Terre entrera dans un nuage de débris éjectés par la comète 21P/Giacobini-Zinner. Des millions de poussières pénètreront dans l'atmosphère à une vitesse de 80 000 kilomètres/heure et permettront aux passionnés de comptabiliser jusqu'à 600 météores par heure - 10 par minutes ! - dans les meilleurs conditions et les meilleurs sites, selon la météo. L'événement est à ne maquer sous aucun prétexte. Il ne se reproduira pas avant 40 ans.
On connaît bien la pluie d'étoiles filantes des Perséides qui se produit, tous les ans, au mois d'août. Mais les Draconides d'octobre sont beaucoup moins célèbres.
Régulièrement, sans que nous en rendions compte, des particules célestes solides - de la taille d'une poussière, d'un grain de sable ou d'un rocher - pénètrent dans l'atmosphère de la Terre. Elles frottent sur l'air, s'échauffent, puis se volatilisent au-dessus de nos têtes. C'est le phénomène d'étoiles filantes, flèches de feu incandescentes qui apparaissent sans crier gare sur le ciel et constituent l'un des plus beaux spectacles naturels qu'il soit donné à l'être humain de contempler, à l'oeil nu, sans l'aide d'aucun instrument.
Comment ? Des poussières de comètes
Ici, la pluie des Draconides se produira de manière plus intense que d'ordinaire. La comète source s'appelle 21P/Giacobini-Zinner du nom de Michel Giacobini qui l'a découverte le 20 décembre 1900, à Nice, dans la constellation du Verseau, et de celui d'Ernst Zinner qui la retrouvée le 23 octobre 1913, à Bamberg Allemagne, dans la région de l'Ecu de Sobieski. L'astre revient dans tous les 6,6 ans dans le ciel terrestre. Son dernier passage à proximité de notre planète et du Soleil remonte au 2 juillet 2005. Le prochain prévu se produira le 11 février 2012. La vagabonde était la cible de la sonde International Cometary Explorer, qui traversa sa queue de gaz le 11 septembre 1985.
Quand ? A quelle heure ?
Fruit de leur savoir-faire, les astronomes de l'Institut de Mécanique céleste et du Calcul des Ephémérides IMCCE (Observatoire de Paris, CNRS, Université de Lille 1, Université Pierre et Marie Curie) sont capables de prédire l'intensité et les horaires de la pluie. Le nuage de débris a une forme complexe. Il produira, donc, deux pics de précipitation: à 19h 09 et à 21h57. Le premier sera noyé dans la lumière du crépuscule, en particulier pour l'ouest du pays. Par contre, le second maximum promet d'être parfaitement visible - sauf nuages, et en dépit d'une Lune brillante. Les pluies de Draconides historiques sont survenues en 1933 et 1946. Ces tempêtes - plus de 10 000 météores par heure - ont été provoquées par la traînée de poussières éjectée en 1900, lors de la visite et de la découverte de la comète 21P/Giacobini-Zinner.
Campagne aéroportée
Les scientifiques européens se sont réunis autour d'un même projet proposé par l'IMCCE de l'Observatoire de Paris: une mission aéroportée, au nord de la Scandinavie. Pendant huit heures, un avion du CNRS muni d'une dizaine de cameras survolera les nuages au nord de la Norvège. Cette campagne est une première européenne. Elle fait suite à quelques opérations similaires organisées aux États-Unis, avec la participation des experts français. Si tout va bien, elle offrira l'opportunité... de scruter les étoiles filantes comme jamais.
Où se rendre ?
Pour le profane et le public, il est conseillé d'aller observer les étoiles filantes dans un endroit protégé de la pollution lumineuse, en rase campagne, ou en altitude sous un ciel pur. Les citadins devraient tout de même pouvoir recenser une centaine de météores à l'heure.