Test projecteur laser WEMAX S5 et écran ALR lenticulaire Nothing Projector: combo gagnant ?

Publié par Adrien le 09/06/2025 à 08:00
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1 - Introduction

Depuis quelques années, les vidéoprojecteurs laser compacts et les écrans à rejet de lumière ambiante (ALR, Ambient Light Rejecting) ouvrent de nouvelles perspectives pour le home cinéma. Ils allient une installation simplifiée à des performances visuelles de haut niveau, au point de pouvoir rivaliser avec un téléviseur, même en milieu éclairé.

Après avoir testé un projecteur UST (Ultra Short Throw) avec un écran ALR Fresnel (voir notre test), nous nous penchons cette fois sur une solution plus compacte: le vidéoprojecteur laser portable Formovie WEMAX S5 associé à l'écran de projection Nothing Projector 100 pouces Lenticular 4K ALR. Ce duo vise à offrir une expérience cinéma immersive dans un format réduit, sans sacrifier l'espace ni le budget.



La marque Formovie, fruit du partenariat entre Xiaomi et Appotronics (spécialiste des technologies laser de cinéma), décline ici son savoir-faire dans un appareil ultra-portable via sa sous-marque WEMAX.

Le WEMAX S5 est un mini projecteur laser à technologie ALPD, conçu pour délivrer une grande image avec des couleurs vives et une longue durée de vie, tout en tenant dans un petit sac. En l'associant à un écran ALR lenticulaire (conçu pour la projection frontale classique, par opposition à un écran Fresnel réservé aux projecteurs UST), on cherche à optimiser la luminosité et le contraste de l'image projetée, y compris en présence de lumière ambiante.

Nous verrons plus loin les différences entre ces deux technologies d'écran (lenticular vs Fresnel) et leurs incompatibilités respectives.


Bien que nettement plus accessible et compact que le combo Cinema Edge 4K UST + écran Fresnel du précédent test, ce nouveau tandem fait quelques compromis: une définition limitée à 1080p au lieu de 4K, et une puissance lumineuse plus modeste. Cependant, il apporte ses propres atouts: une portabilité extrême, une source laser ALPD de 30 000 heures, et un système embarqué avec Netflix officiel et autres applications intégrées.

Sur le papier, l'écran lenticulaire ALR doit compenser en partie la luminosité modérée de 500 lumens ISO du projecteur en réfléchissant un maximum de lumière utile vers le spectateur tout en atténuant les éclairages parasites de la pièce.

Le site Nothing Projector propose actuellement le prix le plus bas sur le projecteur Formovie WEMAX S5 (lien) et l'écran 100" Nothing Projector Lenticular 4K ALR (lien).




Caractéristiques clés des produits


Formovie WEMAX S5 :
- Définition : Full HD 1080p (1 920 × 1 080) via matrice DLP.
- Luminosité : 500 lumens ISO (≈ 600 lumens ANSI).
- Source lumineuse : Laser ALPD (Advanced Laser Phosphor Display) mono-laser, durée de vie ~30 000 heures.
- HDR : Compatible HDR10.
- Connectivité : 1× HDMI, 1× USB 2.0, sortie audio mini-jack 3,5 mm, Wi-Fi bibande (2,4/5 GHz), Bluetooth 5.0 (audio bidirectionnel).
- Système d'exploitation : OS propriétaire (base Linux) avec applications natives Netflix, YouTube, Prime Video, navigateur web et boutique d'applis intégrée. (Pas de Google TV, mais Netflix est certifié et préinstallé.)
- Son : 2 haut-parleurs 5 W Dolby Audio intégrés, mode Bluetooth speaker ou couplage vers enceintes/casque Bluetooth externe.
- Dimensions et masse : 17,5 × 17,5 × 4,8 cm, 0,83 kg. (Ultra-compact et léger, coloris gris-vert foncé.)

Écran Nothing Projector 100 pouces Lenticular 4K ALR :
- Technologie : Surface lenticulaire multicouche (6 couches dont une structure optique " dents de scie " 3D). Rejet de lumière ambiante ~95 %. - Surface totalement lisse (anti-scintillement laser) pour un entretien facile.
- Taille et format : Diagonale 100 pouces (≈2,54 m), format 16:9, cadre fixe mince (bordure ~1 cm), montage mural.
- Compatibilité : Conçu pour projecteurs à focale standard/longue (projection frontale). Non compatible avec les UST / projection par en-dessous (un projecteur UST perdrait l'essentiel de sa luminosité sur ce type de toile).
- Autres : Gain 0.8, angle de vision large (~170° annoncés). Disponible en plusieurs tailles (100" à 130"). Optimisé pour limiter le speckle (pointillonnement) des sources laser.

2 - Déballage et présentation des produits

Note: Nothing Projector propose actuellement le prix le plus bas sur le projecteur Formovie WEMAX S5 (lien) et l'écran 100" Nothing Projector Lenticular 4K ALR (lien).

Deux produits, deux colis. Commençons par le déballage.

Formovie WEMAX S5


Le projecteur tient dans une boîte étonnamment compacte, à la hauteur de son format mini. L'emballage arbore un visuel du projecteur et les logos Netflix, Dolby Audio, etc., mettant en avant ses fonctionnalités phares.



À l'intérieur, l'appareil est bien calé, avec ses accessoires répartis dans des compartiments. On découvre ainsi le vidéoprojecteur lui-même, accompagné d'une télécommande et de son alimentation.



Le WEMAX S5 surprend par sa petite taille lorsqu'on le prend en main: il est carré (environ 17 cm de côté) et très plat (moins de 5 cm d'épaisseur), pour un poids plume d'environ 800 g. Il tient aisément entre les mains, ce qui permet un usage nomade.

La finition est soignée, avec un boîtier en plastique robuste de couleur gris-vert foncé mat qui change des habituels projecteurs blancs ou noirs.



En façade, on distingue l'objectif circulaire du projecteur décentré sur la droite, protégé derrière une vitre (il n'y a pas de cache amovible, attention donc à la poussière lors du transport), ainsi qu'un petit capteur à gauche de l'objectif servant à l'autofocus automatique.

Le dessus de l'appareil est épuré, sans boutons visibles, tandis que les côtés et l'arrière comportent de larges grilles d'aération – un mal nécessaire pour refroidir la source laser, même sur un modèle de puissance réduite.




Sur l'arrière, on trouve la connectique: le port HDMI, le port USB, la sortie audio mini-jack et le connecteur d'alimentation USB-C. En effet, particularité appréciable, le S5 s'alimente via USB-C avec une alimentation secteur 65 W fournie dotée de plusieurs adaptateurs pour prises étrangères, utile pour l'emporter en voyage. On pourra même le brancher sur une batterie externe USB-PD puissante pour une séance de cinéma en plein air, par exemple.



La télécommande fournie est compacte et légère. Elle reprend une disposition classique des box Android TV (même si le S5 n'utilise pas Android TV): pavé de direction, bouton OK, touches Retour et Accueil, réglage du volume... Signe de son orientation multimédia, on y trouve un bouton Netflix dédié bien mis en évidence, ainsi qu'un bouton d'accès direct à YouTube. La prise en main est bonne, les boutons tombent naturellement sous le pouce. À noter que les piles pour la télécommande sont incluses (deux AAA).


Côté documentation, le projecteur est livré avec un manuel utilisateur possédant une section en français. L'ensemble est qualitatif malgré la compacité et l'usage du plastique: aucun jeu dans les assemblages, le design est élégant et moderne. On a du mal à croire qu'un si petit boîtier intègre une technologie laser ALPD et des haut-parleurs Dolby.




Écran Lenticular 100"


Le deuxième colis contient l'écran de projection ALR en kit. Le packaging est sobre mais bien pensé pour un objet de cette dimension. En ouvrant la boîte longue et plate, on découvre d'une part la toile de projection lenticulaire soigneusement enroulée dans un tube de carton rigide, et d'autre part les éléments du cadre en aluminium et le nécessaire de montage, chacun rangé dans des compartiments ou emballages individuels.


Les accessoires fournis comprennent absolument tout le nécessaire pour l'assemblage: visserie, équerres de jonction, plusieurs dizaines de ressorts de tension de la toile, sans oublier les outils et accessoires pratiques comme deux tournevis, deux crochets tendeurs pour les ressorts, deux paires de gants en coton (pour manipuler la toile sans la salir).

Ce doublon d'outillage montre que le fabricant prévoit un montage à deux personnes, ce qui est effectivement recommandé vu la taille de l'écran.


Le manuel d'instructions est détaillé et illustré, décrivant pas à pas le montage de l'écran. Il est rédigé en anglais, mais les schémas explicites suffisent pour guider même un non-anglophone à travers les étapes.

À première vue, la toile lenticulaire elle-même se distingue d'une toile standard ou Fresnel par son aspect: elle est plus rigide et quand on la déroule, on remarque une face visible gris foncé aux reflets légèrement brillants. Cette face sera bien sûr celle tournée vers le spectateur. Elle paraît presque lisse au toucher, contrairement aux écrans UST à structure en relief. L'ensemble des pièces respire la bonne qualité de fabrication, avec un cadre aluminium robuste et des finitions soignées sur la toile.

3 - Montage de l'écran ALR – technologie lenticulaire

Note: Nothing Projector propose actuellement le prix le plus bas sur le projecteur Formovie WEMAX S5 (lien) et l'écran 100" Nothing Projector Lenticular 4K ALR (lien).

Le montage de l'écran lenticulaire 100" est une opération qui demande de la place et de l'attention, mais reste accessible avec un peu de patience. Avant de commencer, prévoyez de travailler dans une pièce spacieuse et propre, et d'être idéalement deux personnes pour les étapes délicates.


Commencez par dérouler la toile sur le sol, face grise vers le sol, en la posant sur la grande feuille de protection fournie (pour ne pas l'abîmer ni la tacher). La toile prend rapidement sa forme, révélant ses dimensions imposantes (~2,2 m de large). On assemble ensuite le cadre en aluminium tout autour. Les quatre côtés du cadre se verrouillent entre eux à l'aide des équerres métalliques et des vis fournies ; pensez à enfiler les gants pour ne pas laisser de traces de doigts sur la surface de projection.

Une fois le cadre formé, la toile est maintenue et tendue grâce à plusieurs dizaines de petits ressorts qu'il faut accrocher entre le cadre et des œillets répartis sur tout le pourtour de la toile. C'est l'étape la plus minutieuse et un peu physique: on utilise le crochet tendeur pour étirer chaque ressort et l'insérer dans son trou.

Le kit prévoyant deux crochets, deux personnes peuvent travailler en parallèle sur les côtés opposés pour équilibrer la tension progressivement. Une seule personne peut tout à fait y arriver en environ 1h30, à condition d'alterner les cotés.


Ici, on voit trois écrans: celui déjà accroché au mur est l'écran Fresnel 100" Nothing Projector testé ici (avec le vidéoprojecteur compatible UST également visible).
Devant lui, le présent écran de mêmes dimensions qui va prendre sa place pour ce test.
En dessous, le boitier de l'écran motorisé Nothing Projector Black Series 120" testé ici.
On voit une légère différence de gris entre les deux écrans, la technologie de réflexion n'est pas la même (Fresnel / Lenticulaire).

Une fois la toile bien tendue et le cadre refermé avec ses caches noirs, l'écran est prêt à être fixé au mur. Le fabricant fournit des supports muraux métalliques à visser (chevilles et vis incluses).

Étant donné la taille de l'écran (100 pouces, soit ~2,2 m de base) et son poids (une dizaine de kilos une fois assemblé), il est vivement conseillé d'être deux pour l'accrocher au mur en toute sécurité. À deux, l'opération est simple: on visse d'abord les supports au mur en les nivelant bien droit, puis on soulève l'écran et on le clipse sur ces supports.


L'écran au mur.

Le résultat une fois en place est très esthétique: l'écran occupe le mur tel un immense panneau gris ardoise aux bords fins, pouvant passer pour un téléviseur éteint géant.

Technologie lenticulaire : comment ça marche ?


L'écran de Nothing Projector utilise une technologie lenticulaire pour rejeter la lumière ambiante indésirable et maximiser la lumière émise par le projecteur vers le public. Concrètement, la surface de la toile est composée d'une multitude de micro-structures en forme de prismes orientés, invisibles à l'œil nu, semblables à des lentilles disposées sur toute la surface de l'écran.

Ces " lames " optiques agissent comme des guides de lumière: elles réfléchissent préférentiellement la lumière provenant du projecteur (placé en face, légèrement en dessous du centre de l'écran dans notre configuration sur table) vers l'avant, tout en absorbant ou en déviant la lumière provenant d'autres angles (par exemple la lumière ambiante venant du plafonnier ou des fenêtres latérales).


Le résultat, c'est que l'image projetée bénéficie d'une luminosité et d'un contraste nettement supérieurs à ce qu'on obtiendrait sur un écran blanc classique ou un mur blanc, surtout en environnement éclairé. On le constate visuellement en se déplaçant: si l'on regarde l'écran du haut vers le bas, la surface apparaît étonnamment sombre, presque noire vue d'un angle élevé – c'est parce qu'on perçoit alors principalement la face supérieure des micro-lentilles, qui est traitée pour absorber la lumière.

En revanche, depuis la position du spectateur assis en face (donc plus bas que le centre de l'écran), la surface nous apparaît bien plus claire, car on reçoit la lumière réfléchie du projecteur. Cette structure lenticulaire renvoie ainsi jusqu'à 95 % selon le fabricant de la lumière du projecteur vers le public, alors qu'un écran standard ne renverrait qu'environ 50 % dans la bonne direction, le reste étant diffusé partout dans la pièce.

En pratique, cela se traduit par des noirs beaucoup plus profonds et des couleurs plus éclatantes, même en présence d'un peu de lumière dans la pièce.

Avantages par rapport à un écran blanc standard


Luminosité renforcée : L'image paraît environ deux fois plus lumineuse que sur un écran classique dans les mêmes conditions, car la lumière du projecteur est concentrée vers le spectateur au lieu d'être dispersée.

Contraste nettement amélioré : Les noirs restent suffisamment sombre même avec de la lumière dans la pièce, là où un écran blanc tournerait au gris délavé. Les scènes sombres gagnent en profondeur.

Réduction des reflets : L'écran absorbe la majorité des éclairages parasites (lumière du jour, lampes) et évite l'effet d'éblouissement ou de voile blanc qu'on observe souvent sur une projection murale en plein jour.

Angle de vision large : Malgré sa structure optique, l'écran offre un angle de vision d'environ 170°. Concrètement, cela signifie que même les personnes assises sur les côtés du canapé profitent d'une image suffisamment claire et contrastée, sans l'effet de vignettage marqué qu'on pouvait craindre. Certes, l'image est un peu plus lumineuse quand on est bien en face.

Entretien facilité : La surface de la toile étant totalement lisse et rigide, elle retient moins la poussière et peut se nettoyer facilement avec un chiffon doux. De plus, la conception anti-scintillement évite l'effet “speckle” (petits points de diffraction) qu'on observe parfois avec les lasers sur d'autres toiles.

Limites : Comme mentionné plus haut, un écran lenticulaire ALR n'est efficace que pour le type de projection auquel il est dédié. Il ne fonctionne de manière optimale qu'avec un projecteur longue focale situé en face de lui. Si on tentait d'utiliser ce même écran avec un projecteur ultra-courte focale placé sous l'écran, l'angle de projection serait totalement inadapté aux micro-structures lenticulaires : une grande partie de la lumière serait absorbée ou déviée, résultant en une image très sombre. Chaque type d'écran ALR a sa spécialité (lenticular pour projection frontale standard, Fresnel ou équivalent pour UST) et n'est pas interchangeable.

Dans le cas présent, le WEMAX S5 a été placé à environ 3 m de distance pour projeter une image de 100" à la surface de l'écran – son optique le permet aisément (le fabricant annonce 3,7 m de recul pour 120").


Une fois l'écran monté, la partie la plus réjouissante commence: on installe le petit projecteur WEMAX S5 sur un meuble bas, à ~3 m du mur, exactement en face du centre de l'écran. En quelques secondes, le projecteur démarre et fait sa mise au point automatique. Nous ajustons la correction trapézoïdale (keystone) dans les menus pour parfaire l'alignement de l'image aux bords de l'écran – le S5 propose une correction 4 points ou automatique, utile si l'appareil n'est pas parfaitement dans l'axe.

Idéalement, pour ne pas perdre en netteté, nous avons privilégié un positionnement le plus droit possible afin de ne pas trop dépendre des corrections numériques. En peu de temps, l'image de 100 pouces est en place, bien cadrée sur la toile lenticulaire. Place aux tests !

4 - Tests d'image: vidéos de jour, dans la pénombre, dans l'obscurité

Note: Nothing Projector propose actuellement le prix le plus bas sur le projecteur Formovie WEMAX S5 (lien) et l'écran 100" Nothing Projector Lenticular 4K ALR (lien).

Après les préparatifs, nous avons soumis le duo projecteur WEMAX S5 + écran Nothing Projector ALR lenticulaire à divers contenus vidéo pour évaluer ses performances dans des conditions réelles. Étant donné que le projecteur est Full HD, nous avons mêlé des sources 4K rabaissées en 1080p et des sources natives 1080p plus courantes. Les tests ont été effectués à différents niveaux de luminosité ambiante: en soirée avec un éclairage tamisé, et dans l'obscurité complète.



Vidéos de jour et en lumière tamisée


Nous avons commencé par projeter plusieurs vidéos de démonstration en 4K sur YouTube (voyages, paysages nature, scènes urbaines filmées en haute résolution). Bien que le WEMAX S5 n'ait qu'une sortie 1080p, il accepte les flux 4K et en tire profit en délivrant une image downscalée très détaillée (l'encodage 4K offrant un bitrate supérieur, l'image reste plus fine qu'une source 1080p standard).


À l'écran, le spectacle est au rendez-vous: les paysages 4K affichent un niveau de détail étonnant pour un si petit projecteur. Les feuillages d'une forêt tropicale, les motifs d'une façade architecturale ou les vagues de l'océan conservent un piqué satisfaisant.

Évidemment, si l'on s'approche à 1 m de l'écran, on perçoit la limite du 1080p (les fins détails deviennent flous et on discerne la trame des pixels DLP), mais à distance de visionnage normale, l'image paraît nette et détaillée.



Les couleurs, quant à elles, sont riches et vives grâce à la technologie laser ALPD. Les verts de la végétation et les bleus du ciel ressortent particulièrement bien, sans aspect délavé.

Par défaut, nous avons noté une légère dominante froide (tendance bleutée) du gamma, comme c'est souvent le cas pour les projecteurs préréglés sur un mode d'image “Standard” ou “Vif”. Ce petit excès de bleu peut donner une impression de luminosité accrue, mais au détriment de la fidélité des teintes chair par exemple, qui tirent un poil vers le rosé. Un passage rapide en mode d'image “Movie/Cinema” dans les réglages a permis de retrouver un équilibre des couleurs plus neutre.

À noter que le S5 propose également des réglages fins de balance des blancs et de colorimétrie pour les utilisateurs avertis, mais le mode préréglé Cinéma s'en est sorti suffisamment bien pour nos yeux.



En pleine journée, avec les rideaux fermés mais laissant entrer une lumière naturelle moyenne, l'image reste regardable. L'écran lenticulaire fait ici un travail remarquable: alors qu'un projecteur traditionnel de 500 lumens sur un mur blanc aurait produit une image très pâle et délavée, nous avons pu suivre confortablement les vidéos. Le ciel bleu d'une vidéo de plage conservait sa saturation, et les nuances de vert d'une scène forestière restaient visibles, là où sur une surface non ALR on n'aurait distingué qu'un voile uniforme.

Bien sûr, ne nous méprenons pas: le résultat en journée n'atteint pas le contraste que l'on a en environnement sombre. Les noirs deviennent plus clairs (un noir tirant vers le gris foncé sous lumière ambiante) et les couleurs perdent un peu en punch comparé à une pièce obscure.

La limite vient ici du projecteur lui-même: avec 500 lumens, on ne peut défier la physique. Pour une séance en plein soleil, le S5 ne fera pas de miracles – il faudra au minimum tamiser la pièce (fermer les rideaux, éteindre les lumières vives) pour profiter pleinement de l'image.

Cependant, pour une utilisation en journée “casual” (par exemple des clips musicaux durant un repas, ou des dessins animés pour enfants l'après-midi) l'écran ALR permet d'éviter d'avoir à plonger la pièce dans le noir total. On obtient une image suffisamment lumineuse et contrastée pour être suivie sans effort, ce qui est déjà un énorme avantage par rapport à un écran classique.

Ainsi, en condition diurne modérée, ce duo s'en tire honorablement: l'image reste colorée et exploitable, là où bien d'autres projecteurs portables imposent l'obscurité.

Vidéos dans la pénombre et dans l'obscurité


Passons à des contenus plus cinématographiques. Nous avons enchaîné avec quelques bandes-annonces de films récents en 4K HDR, diffusées en soirée avec un faible éclairage d'appoint, puis dans le noir complet. Les bandes-annonces mêlent souvent des scènes très claires et très sombres, ce qui permet de juger du contraste et de la gestion des hautes lumières et basses lumières par le projecteur.


Dans une ambiance tamisée, le WEMAX S5 parvient à projeter une image de 100 pouces tout à fait convaincante. Les scènes lumineuses (comme des panoramas de ville de nuit éclairée ou des explosions dans un film d'action) offrent une belle intensité – on ressent bien les 500 lumens du laser, concentrés par l'écran ALR, qui donnent une image dynamique. Les blancs sont éclatants sans être brûlés, signe que le HDR10 est correctement géré jusqu'à un certain niveau (évidemment, les pics lumineux extrêmes d'un mastering HDR 1000 nits ne pourront pas être rendus tel quel, mais le tone mapping du projecteur évite de “clipper” les hautes lumières).

Dans les scènes plus sombres, nous avons été agréablement surpris par la profondeur des noirs: grâce à l'écran lenticulaire, une scène de nuit dans l'espace, par exemple, affichait un fond de ciel bien noir et non grisâtre. On n'est pas loin de la qualité perçue qu'offrait l'écran Fresnel du précédent test avec un projecteur bien plus lumineux, c'est dire l'importance de l'écran dans la chaîne de contraste.



En obscurité totale, le S5 atteint évidemment sa performance optimale: le rapport de contraste intra-image est excellent pour un DLP mono-chip de cette catégorie, les noirs sont visuellement très proches du noir de la pièce et les séquences nocturnes conservent leurs détails sans voiler.

Les couleurs en mode HDR ressortent également très bien. Les dessins animés et films Pixar, par exemple, profitent d'une palette bien définie. La gradation des couleurs dans les ciels au coucher du soleil ou les effets de lens flare est rendue sans bande de dégradé brutale, signe d'un bon traitement 10 bits.

Qu'en est-il de la fluidité et de la netteté sur les mouvements ? Le WEMAX S5 ne mentionne pas de compensation de mouvement (MEMC), et effectivement nous n'avons pas noté de lissage type “soap opera effect” – ce qui plaira aux puristes pour le cinéma. Sur les travelings lents en 24 fps, l'image conserve le léger judder cinématographique habituel, rien de choquant.


En revanche, grâce à la persistance faible du DLP, les scènes d'action rapides ne souffrent pas de flou de mouvement prononcé: chaque image est affichée brièvement et clairement, ce qui donne des séquences assez nettes dans les combats ou les courses-poursuites. Un passage d'un film d'animation très dynamique est resté lisible et sans traînées. Pour un projecteur portable, c'est très satisfaisant.

En l'absence de MEMC, les contenus 50/60 Hz (sports, jeux vidéo) seront restitués tels quels, là aussi sans ajout d'artefacts. On pourrait craindre du tearing ou du stuttering, mais rien de tel à signaler durant nos essais, le projecteur semblant bien synchronisé à la source.



Même en allumant une petite lampe en coin de pièce (éclairage indirect simulant une veilleuse), l'image conserve un contraste solide. L'écran ALR bloque efficacement cette lumière diffuse: nous n'avons pas vu de reflet ni de zone vraiment délavée sur l'écran, preuve que la toile absorbe la lumière incidente ailleurs que dans l'axe du projecteur. On peut donc tout à fait regarder un film le soir avec quelques lumières d'ambiance allumées sans gâcher le spectacle – on évitera juste les lumières directement face à l'écran, évidemment.

Pixels et détails


On est en présence d'un affichage 1:1 pixel perfect pour le 1080p: l'appareil n'ayant pas besoin de redimensionner l'image, chaque pixel de la source correspond exactement à un micro-miroir du DLP, ce qui optimise la netteté.

Cela étant dit, afficher du 1080p sur 100 pouces de diagonale reste un bon “stress test” en termes de densité de pixels. Si l'on s'approche très près de l'écran (disons à 50 cm), on distingue sans effort la grille des pixels. La netteté sur la toile lenticulaire, quant à elle, est irréprochable: la structure de l'écran n'engendre aucun flou ni moiré.



Encore une fois, on atteint les limites de ce qu'un petit projecteur de 500 lumens peut restituer en pleine clarté. Néanmoins, pour de la télévision en “bruit de fond” ou une émission de téléréalité qu'on regarde en faisant autre chose, le combo fait le job dans des conditions de luminosité domestique normale. On conseillera simplement, pour apprécier pleinement un bon film ou une série dramatique, de privilégier là encore un éclairage contrôlé (soirée, ou fermer les volets en journée) afin de retrouver toute la richesse de l'image.

Sur les contenus compressés, le S5 pardonne beaucoup car la résolution 1080p lisse naturellement certains artefacts de compression qui seraient plus visibles en 4K. À l'inverse, sur du sport en direct un peu compressé, le projecteur étant assez précis, on peut discerner un léger bruit vidéo dans les aplats (ciel, pelouse) lorsque l'encodage n'est pas optimal – mais c'est plus lié à la source qu'au diffuseur.

5 - Test audio: immersion sonore et limites

Note: Nothing Projector propose actuellement le prix le plus bas sur le projecteur Formovie WEMAX S5 (lien) et l'écran 100" Nothing Projector Lenticular 4K ALR (lien).

Si l'image est primordiale en home cinéma, le son n'est pas en reste pour profiter pleinement d'un film ou d'un concert. Le Formovie WEMAX S5 intègre un système audio stéréo, avec deux haut-parleurs de 5 W logés dans son petit boîtier, compatibles Dolby Audio. Ce n'est évidemment pas un système home cinéma dédié, mais voyons ce qu'il a dans le ventre et s'il peut suffire à une utilisation d'appoint.

Haut-parleurs intégrés: qualité et puissance


Compte tenu de la taille du projecteur, on ne s'attend pas à des miracles en termes de basses ou de volume sonore. Lors de nos tests, le S5 a produit un son correctement équilibré dans les médiums et aigus. Pour évaluer ses performances, nous avons notamment diffusé un extrait de concert live, Try de Pink, riche en voix puissantes et en instruments.


À volume modéré, la restitution est propre: la voix de la chanteuse est intelligible et plutôt naturelle, les guitares acoustiques sonnent juste. Les aigus (cymbales, sifflements du public) passent sans distorsion notable tant qu'on ne pousse pas le volume au maximum.

En montant le volume à un niveau élevé, suffisant pour sonoriser une pièce de 20-25 m², le S5 s'en sort montre ses limites: pas de vibration parasite du châssis, ni de saturation catastrophique, mais les basses fréquences ne suivent pas: le caisson de basses manque à l'appel pour ressentir les percussions.

Les deux hauts-parleurs de 5 W ne peuvent reproduire qu'approximativement les graves en dessous de ~100 Hz, ce qui est normal. Le rendu reste cependant satisfaisant sur la majeure partie du spectre vocal et musical. Pour un projecteur aussi compact, c'est une performance assez correcte sans être exceptionnelle ; il surclasse largement le haut-parleur d'un PC portable moyen, par exemple, et se rapproche du rendu d'une petite enceinte Bluetooth nomade.



Pour un usage cinéphile dans l'obscurité, il faudra ajouter un équipement sonore externe pour aligner la qualité de l'image avec celle du son. Ce n'est pas une surprise, en matière audio la compacité n'est pas copine avec l'efficacité.

Immersion et directivité


Un avantage de la configuration sonore du S5 (et des projecteurs compacts en général) est que le son est émis depuis l'avant de la pièce. Placé sur une table basse face à l'écran et devant les spectateurs, le projecteur diffuse le son vers nous en même temps que l'image, ce qui donne l'illusion que le son provient de l'écran lui-même.


Cette cohérence audiovisuelle renforce l'immersion, surtout par rapport à un projecteur classique placé derrière le spectateur (au plafond ou au fond de la salle): dans ces configurations là, on ressent parfois un décalage car le son vient de derrière alors que l'action est devant. Ici, avec le S5 à l'avant, on retrouve une spatialisation plus naturelle, similaire à celle d'un téléviseur ou d'un UST (où les haut-parleurs sont sous l'écran).

Sur notre extrait de concert, la musique emplit la zone autour de l'écran, et on n'a pas la sensation étrange d'une voix qui proviendrait de l'arrière de la pièce. Bien sûr, on reste sur de la petite enceinte intégrée, donc l'“immersion 360°” annoncée par le marketing doit être relativisée.

Bruit de fonctionnement


Qui dit projecteur dit aussi ventilation. Le Formovie WEMAX S5 ne fait pas exception, bien qu'il s'agisse d'un modèle à LED/laser de faible puissance (donc dégageant moins de chaleur qu'un projecteur lampes classique). Dès la mise en route, on entend un souffle discret s'établir, dû au ventilateur interne.


En pratique, ce bruit de fond est quasi inaudible dès qu'un contenu est diffusé à volume normal. On ne le perçoit que dans les scènes totalement muettes ou lors de navigations dans les menus sans musique. Il est plus faible que sur certains projecteurs UST, signe d'une bonne gestion thermique du S5 (probablement facilitée par la faible consommation).

Le léger ronflement de ventilation est donc présent (c'est inhérent à tout vidéoprojecteur à refroidissement actif), mais absolument pas gênant dans 99 % des situations de visionnage. À titre de comparaison, il s'avère moins bruyant que celui d'un PC portable classique.

6 - Conclusion

Le vidéoprojecteur Formovie WEMAX S5 associé à l'écran ALR lenticulaire 100 pouces forme une combinaison originale et séduisante pour qui veut s'initier au home cinéma grand format sans exploser son budget ni monopoliser son salon. Après plusieurs semaines d'utilisation, ce duo “mini projecteur & maxi écran” nous a convaincus sur de nombreux points, tout en montrant quelques limites inhérentes à sa philosophie compacte.



Commençons par le positif: l'expérience cinéma est bel et bien au rendez-vous, avec une image de 2,5 m de diagonale qui transforme littéralement la manière de regarder films, séries ou événements sportifs à la maison. Malgré la modestie de ses 500 lumens, le WEMAX S5 parvient, grâce au coup de pouce de l'écran lenticulaire ALR, à délivrer une image lumineuse et contrastée dans la plupart des situations d'intérieur.

Le fait de pouvoir obtenir une image correctement visible en journée dans la pénombre (avec une lumière ambiante modérée) est un atout majeur – sans l'écran ALR, il aurait fallu impérativement tirer totalement les rideaux en journée.

Ici, on peut envisager de remplacer avantageusement un téléviseur d'appoint: pour regarder la télévision, des vidéos YouTube ou jouer à la console dans une pièce à vivre, ce combo assure l'essentiel, avec en prime la taille spectaculaire de l'image qui ajoute au plaisir.



Le soir, dans une ambiance contrôlée ou dans le noir, on obtient un vrai rendu home cinéma, avec des noirs profonds et des couleurs riches qui vous plongent dans l'action. Le S5 se comporte d'ailleurs très bien en mode cinéma, sans bruit de fonctionnement gênant et avec une qualité d'image stable (pas de mise au point à refaire, pas de scintillement ni de surchauffe constatés sur de longues sessions).

Au quotidien, ce duo se révèle simple et polyvalent. Le projecteur intègre Google, Netflix et un store propriétaire. Pour un usage plus polyvalent prévoyez tout de même un dongle HDMI, tel que l'Amazon Fire TV Stick ou équivalent, si vous souhaitez bénéficier d'un catalogue complet.

La compacité du S5 permet de le déplacer facilement selon les besoins – on peut très bien imaginer l'utiliser sur la terrasse le temps d'une soirée ciné en plein air (sur une toile portable), puis le reconnecter à l'écran 100" du salon le reste du temps.

Côté écran, une fois fixé au mur, il ne requiert aucune manipulation: c'est du solide, il reste en place et pourrait presque passer pour un élément déco moderne avec son cadre fin. Avoir un écran fixe au mur procure un gain de confort énorme par rapport à une toile enroulable ou un mur nu: pas de perte de temps à installer avant chaque séance, et surtout une qualité d'image bien supérieure en termes de contraste et de luminosité perçue.

Bien entendu, il faut aussi mentionner les quelques compromis qu'implique cette configuration.

Le WEMAX S5 reste un projecteur portable de 500 lumens. Si l'écran ALR compense en partie, il ne peut pas tout faire. En plein jour très lumineux ou face à une baie vitrée ensoleillée, l'image manquera d'intensité – on ne rivalise pas avec une TV LED de 1000 nits. Ce duo excelle toutefois en usage nocturne ou en ambiance contrôlée, acceptable en usage diurne modéré, mais il atteint ses limites sous une forte lumière ambiante. Pour ceux qui prévoient beaucoup de séances diurnes, un projecteur plus puissant (1500+ lumens) serait à envisager, au prix d'un budget plus élevé.

Le son, bien que correct à bas volume, manque de basses et d'ampleur pour une véritable expérience cinéma. C'est commun à ce type de projecteurs intégrés. Prévoyez une solution audio en complément si c'est un critère important pour vous (une barre de son compacte en Bluetooth peut suffire). Heureusement, comme on l'a vu, toutes les sorties nécessaires sont là pour upgrader facilement la partie audio.



Notez que la pièce maitresse du combo est l'écran lenticulaire de 100". Son prix est plus élevé que celui du projecteur, mais c'est aussi lui aura certainement la durée de vie la plus longue. Il sera possible par la suite d'upgrader ce setup en remplaçant uniquement le projecteur, pas l'écran, qui est déjà de très haute technologie et compatible 4K.

Cet ensemble se pose en alternative crédible aux téléviseurs XXL pour ceux qui privilégient la taille d'image et l'immersion, sans renoncer complètement au confort d'utilisation en environnement lumineux. Bien sûr, il ne détrône pas les combos haut de gamme triple-laser 4K et écran de plusieurs milliers d'euros, mais pour une fraction du coût, il offre déjà un visionnage bluffant.

Nothing Projector propose actuellement sur son site le prix le plus bas sur le projecteur Formovie WEMAX S5 (lien) et l'écran 100" Nothing Projector Lenticular 4K ALR (lien).

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