Le Château de Trankalou, est situé à Deux-Évailles en Mayenne, à 2 km Nord du bourg, entre l'étang et le bois de Brée. L'abbé Angot a identifié ce lieu avec le château de Morteville.
Désignation
Maneir dou Drong au lou, 1292 ;
Troncalou, 1440 ;
La terre, fief et seigneurie de Troncalou, 1671 ;
Francalou, château en Ruine ;
La Dame de Brée et de Trancalou, 1719 ;
Trancaloup, XVIIIe siècle ;
La châtellenie de Francaloux, 1755 ;
Trancalou, ferme, château en ruine ;
Tranlkaloux ;
Les Trancalous, 1829..
Trankalou ; Trankaloux ; Trankaloux 1830
Description
Le nouveau château de Trankalou
Fief mouvant de la châtellenie de Montsûrs, M. Serveau d'Evron dans une note du manuscrit de Charles Maucourt de Bourjolly, décrit ainsi la ruine de Trancalou : « Le château d'après les vestiges qui nous restent, formoit une figure carrée, flanquée de 4 tours, dont une à chaque coin. Dans l'intérieur qui pouvoit contenir 100 pieds en tous sens, il y avoit un édifice pour loger les seigneurs et leur suite lorsqu'ils venoient à la chasse. On voit même encore dans la muraille, du côté du midi l'emplacement des soliveaux. ».
Morteveille ou Morteville = Trankalou ou Trancalou
La généalogie médiévale de Normandie indique : Robert Ier d'Alençon († Morteveille 8 Sep 1217, bur Perseigne). "Johannes filius Willelmi comitis Pontivi" donated property to the abbey of Saint-Martin, Troarn with the consent of "filiis meis Johanne et Roberto et Willelmo" by charter dated 1190[246]. He succeeded his brother in 1191 as Comte d'Alençon. A manuscript genealogy of the Lords of Beaumont records the death of “Robertum comitem Alencheii…apud…manerium suum…Morteveille prope La Val”..
Bry de la Clergerie rapporte, d'après le cartulaire de Saint-Martin-de-Séez, que Robert, comte d'Alençon, mari d'Emma de Laval, mourut en 1217 apud quoddam manerium quod vocatur Morteville prope Laval.
Pierre Le Baud, dans un texte qui n'est pas celui de son Histoire de Bretagne imprimée, identifie Morteville avec Trankalou dans le bois d'Hermet.
Charles Maucourt de Bourjolly, trouvant que ce château était trop éloigné de Laval (5 lieues),pour répondre aux indications du cartulaire, proposait un lieu de Monteville dans le bois de Misedon, que Guy VII de Laval et Emma donnèrent en 1248 à l'abbaye de Clermont. Mais le texte porte Mautaillé et non Monteville. Bourjolly le reconnut sans doute et, dans sa rédaction définitive, il se rallia à l'opinion de Pierre Le Baud en faveur de Trancalou.
Thomasse de Pouancé, veuve de Guy VII de Laval, fit stipuler au nom de ses enfants que si Guy VIII de Laval, fils aîné du premier mariage de son mari, ne remplissait pas les promesses qu'il avait faites à ses puînés, il leur devrait "sept vingt livres de rente sur Olivet et Morteveille " .
Entre autres biens donnés en 1292 pour assiette des rentes dues aux enfants du second mariage de Guy VIII de Laval avec Jeanne de Brienne, on cite les bois de Hermez, les bois de Alloyers et le herbergement de Morteveile . Si, comme on peut s'en douter, cet hébergement est bien celui où mourut Robert Ier d'Alençon, on doit le placer dans le voisinage d'Alloué et d'Hermet, c'est-à-dire à Trancalou.
Trancalou commence seulement à apparaître dans les textes en l'année 1292, qui est la dernière date où l'on y rencontre Morteville ou Morteveille.
Le fief de Mortelon, dont Louis de Montecler, seigneur de Bourgon, rend aveu à Mayenne en 1518, peut bien être le même, et cette forme de mot sert de transition entre Morteville et Trancalou.
N.B. : Dans la contrée environnante des Coëvrons, de l'Erve et de la Charnie, est connue la famille Morteveille, exclusivement originaire de cette région, dont on a pu à ce jour remonter avec certitude l'ascendance jusqu'au couple Mathurin Morteveille et Nicolasse Bergoin, c'est-à-dire jusqu'aux années 1560.