Une colonne Morris est un élément du mobilier urbain initialement parisien mais présent dans la plupart des grandes villes françaises. De forme cylindrique, elle sert de support à la promotion des spectacles et des films. Éclairée à la nuit tombée, souvent rotative, l'espace qu'elle abrite en son sein est parfois utilisé pour entreposer le matériel de nettoyage des rues parisiennes, abriter des toilettes ou des téléphones publics.
Les colonnes Morris doivent leur nom à l'imprimeur Gabriel Morris qui en a obtenu la concession à des fins publicitaires en 1868. Déjà en 1842, le préfet de la Seine Rambuteau a fait ériger de telles colonnes à Paris pour servir de support à l'affichage municipal. En Allemagne, l'invention est attribuée au Berlinois Ernst Litfaß (de) (1816 - 1874) qui les introduit dès décembre 1854 afin de lutter contre l'affichage sauvage.
La décision en 2006 du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, de détruire 223 colonnes Morris, au prétexte de « désencombrer l'espace public » a soulevé une violente polémique.
Les colonnes Morris sont devenues des objets emblématiques de l'image de Paris, au même titre que les fontaines Wallace et les entrées de métro d'Hector Guimard. Les détracteurs reprochent à la municipalité d'utiliser le prétexte du confort visuel pour masquer la nouvelle donne financière (11 M€) négociée avec le concessionnaire. Les diverses associations de défense s'inquiètent de la disparition d'un support dédié aux arts du spectacle au profit de supports publicitaires plus rentables.
Place Saint-Sulpice à Paris, 1910-1911, par Eugène Atget | Paris | Affichage libre sur une colonne Morris à Marseille |
Les colonnes d'affichage existent également dans des pays autres que la France. Dans les pays de langue allemande, on parle de Litfaßsäule (« colonne de Litfaß »).
Lancy (Genève), en Suisse | Onex (Genève), en Suisse |