La notion sociologique de lieu associée, par Marcel Mauss et toute la tradition ethnologique, à celle de culture localisée dans le temps et l’espace correspond à la situation de proximité qui ne nécessite pas de médias artificiels utilisant une certaine technologie. Pour Mauss, « les phénomènes sociaux se divisent en deux grands ordres. D’une part, il y a les groupes et leurs structures. Il y a donc une partie spéciale de la sociologie qui peut étudier les groupes, le nombre des individus qui les composent et les diverses façons dont ils sont disposés dans l’espace : c’est la morphologie sociale. D’autre part, il y a les faits sociaux qui se passent dans ces groupes : les institutions ou les représentations collectives ».
Ainsi, les « lieux électroniques » de discussion génèrent un espace social virtuel dans lequel se développent "des manières d’agir, de penser et de sentir, extérieures à l’individu". La participation à des groupes de discussion rencontre tous les éléments de la définition d’un fait social, par l’intériorisation de valeurs, de règles, de façons de penser et par la présence d’une contrainte provenant de l’extériorité des règles à respecter. Des normes sociales et des univers symboliques particuliers orientent les interventions des usagers dans leurs relations sociales en réseaux.
Dans ces environnements virtuels de rencontres, les usagers ont généralement une pratique individuelle et prennent plaisir (ou intérêt) à discuter avec d’autres usagers.