Le réacteur de fusion thermonucléaire Iter sera construit à Cadarache (France)

Publié par Adrien,
Illustration: ITERAutres langues:
24
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

Les rumeurs qui courraient depuis plusieurs semaines étaient finalement fondées: c'est désormais officiel, le réacteur expérimental de fusion thermonucléaire contrôlée Iter sera implanté en France, à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône. Iter est un vaste projet international visant à produire une énergie (sous forme électrique) bien plus propre que ce qui est produit actuellement, de manière fiable et illimitée. Depuis fin 2003 deux sites étaient en compétition pour l'implantation de ce réacteur, celui de Cadarache proposé par la France (soutenu par l'Union Européenne, la Russie et la Chine) et Rokkasho-mura au nord du Japon (soutenu par le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis).


Vue en coupe du réacteur Iter
(published with permission of ITER)

L'officialisation du site français, signée ce mardi matin à Moscou, vient clôturer plusieurs mois de tractations entre la France et le Japon. Les deux pays ont négocié durant ces dernières semaines les dédommagements que devra recevoir le pays non retenu. Parmi ces compensations, le pays hôte accepte de contribuer à hauteur de 50 % aux coûts engendrés par la construction et l'exploitation du réacteur expérimental (estimés à 10 milliards d'euros sur 30 ans) contre 10 % pour le pays non hôte. La construction du réacteur ne durera pas moins de 10 ans. Le reste de la facture est partagée entre les autres partenaires. Le pays non hôte aura de plus la direction de la gestion d'Iter, 20 % des contrats de construction du réacteur et hébergera une partie des laboratoires dédiés au projet. Le Japon se serait également désisté pour se concentrer sur l'obtention d'un autre projet scientifique international d'envergure, celui de l'accélérateur de particules linéaire international (ILC).

Le projet Iter consiste à reproduire la réaction qui se déroule au coeur du Soleil, réaction inverse de la fission nucléaire. Là ou la fission consiste à 'casser' des atomes lourd, la fusion thermonucléaire consiste, par chauffage, à réunir des atomes légers. Le réacteur Iter, au sein de son tokamak (chambre torique contenant la réaction), forcera deux noyaux d'atome de deutérium (isotope léger de l'hydrogène) à fusionner pour former du tritium (isotope lourd de l'hydrogène). Cette réaction produit une grande quantité d'énergie, le projet Iter doit fournir pour la première fois un rendement énergétique positif de manière continue: l'énergie dépensée pour créer la réaction (chauffage des atomes en un plasma) doit être inférieure à l'énergie fournie par la réaction. Le réacteur Iter n'est pour le moment qu'un prototype, il doit permettre la mise au point de la génération suivante de réacteur qui permettront dans quelques décennies une exploitation commerciale de la fusion thermonucléaire.

La fusion thermonucléaire est beaucoup plus sûre que le fission actuelle, le processus ne pouvant pas s'emballer. En cas de problème la réaction s'arrête d'elle-même. De plus elle ne produit pas de déchets radioactifs et les éléments qui lui servent de "carburant" sont disponibles dans l'eau de mer (le deutérium). Il est cependant nécessaire de souligner que si les produits de la réaction ne sont pas radioactifs, le cœur du réacteur le devient durant son activité. Ceci représente une forme de déchet radiatif qu'il faut traiter lors de son démantèlement, mais reste considérablement moins importante que les déchets engendrés par la fission.

Page générée en 0.107 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise