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L'étude publiée dans JAMA a quantifié pour la première fois à grande échelle les émissions de gaz à effet de serre liées aux inhalateurs aux États-Unis. Les chercheurs ont analysé les données de prescriptions sur une décennie, découvrant que ces dispositifs médicaux génèrent annuellement plus de 2 millions de tonnes d'équivalent CO₂. Cette quantité représente la pollution annuelle d'environ 530 000 voitures à essence, une comparaison qui donne la mesure du problème environnemental posé par ces traitements.
Différents types d'inhalateurs utilisés pour les maladies respiratoires
Crédit: Cnordic Nordic from Pexels
L'analyse détaillée montre que les inhalateurs doseurs pressurisés sont responsables de 98% de ces émissions sur les dix dernières années. Ces dispositifs contiennent des hydrofluorocarbures utilisés comme propulseurs, des gaz au pouvoir réchauffant extrêmement élevé. Le Dr William Feldman, pneumologue et chercheur principal de l'étude, souligne que ces émissions contribuent à l'empreinte carbone croissante du système de santé américain, tout en exposant les patients atteints de maladies respiratoires chroniques à des risques supplémentaires.
Les alternatives existent pourtant, comme les inhalateurs de poudre sèche ou les systèmes à brume douce qui délivrent les médicaments sans recourir à des gaz propulseurs. Ces technologies moins polluantes représentent une opportunité pour concilier soins médicaux efficaces et protection de l'environnement. L'équipe de recherche prévoit d'étudier plus avant les résultats cliniques comparés entre inhalateurs à faibles et fortes émissions, ainsi que les stratégiques des laboratoires pharmaceutiques concernant ces nouvelles technologies.
La méthodologie employée s'appuie sur une base de données exhaustive des prescriptions américaines, croisée avec des études académiques validées pour estimer les émissions. Les chercheurs envisagent maintenant d'étendre leurs investigations à des populations spécifiques, comme les bénéficiaires de Medicaid, et d'analyser les politiques de prix et de brevets entourant le déploiement des inhalateurs moins polluants. Cette approche vise à identifier les leviers permettant de réduire l'impact environnemental sans compromettre les soins aux patients.
Les hydrofluorocarbures dans les inhalateurs
Les hydrofluorocarbures (HFC) sont des gaz synthétiques développés initialement pour remplacer les chlorofluorocarbures (CFC) qui endommageaient la couche d'ozone. Bien qu'ils ne détruisent pas l'ozone, les HFC possèdent un pouvoir réchauffant jusqu'à plusieurs milliers de fois supérieur au dioxyde de carbone.
Dans les inhalateurs doseurs, ces gaz servent de propulseurs pour vaporiser le médicament et l'acheminer profondément dans les poumons. Lors de l'utilisation, une partie significative de ces gaz est libérée directement dans l'atmosphère, contribuant au réchauffement climatique.
La régulation de ces substances fait l'objet d'accords internationaux comme l'amendement de Kigali au protocole de Montréal, qui prévoit leur réduction progressive. L'industrie pharmaceutique développe des alternatives sans HFC, mais leur adoption rencontre des obstacles réglementaires et techniques.
La transition vers des systèmes sans HFC nécessite des reformulations de médicament et de nouveaux dispositifs d'administration, un processus qui peut prendre plusieurs années avant d'aboutir à des solutions aussi efficaces que les inhalateurs traditionnels.