Les particules de poussière issues du Sahara ont une influence insoupçonnée sur les océans. Ces minuscules grains transportent des nutriments essentiels à la vie marine. Leur voyage à travers l'Atlantique pourrait jouer un rôle clé dans le climat mondial.
Une étude récente révèle que le fer transporté par ces poussières change en fonction de la distance parcourue. Plus il voyage, plus il devient "bioreactif", c'est-à-dire disponible pour les organismes marins. Ce phénomène pourrait avoir des implications majeures pour les écosystèmes.
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Le fer est un micronutriment crucial pour la photosynthèse des phytoplanctons. Ceux-ci jouent un rôle déterminant dans la capture du carbone, un processus clé pour la régulation du climat. Cependant, tout le fer transporté par ces poussières n'est pas immédiatement disponible pour ces organismes marins.
Selon les chercheurs, les particules de fer subissent des transformations chimiques durant leur transport dans l'atmosphère. Ces réactions rendent le fer plus accessible pour les organismes marins. Les résultats ont été obtenus grâce à l'analyse de carottes sédimentaires collectées dans l'océan Atlantique, à différentes distances des côtes africaines.
Ces sédiments, datant des 120 000 dernières années, ont permis aux chercheurs d'observer les variations de concentration de fer bioreactif selon la distance parcourue par la poussière. Les analyses isotopiques ont confirmé l'origine saharienne du fer et mis en évidence des changements dans sa forme chimique.
Les résultats montrent que la proportion de fer bioreactif diminue à mesure que l'on s'éloigne de l'Afrique, car ce fer est absorbé par les organismes en mer. Ces transformations chimiques, influencées par l'atmosphère, permettent à ce fer d'être assimilé par le phytoplancton avant d'atteindre les fonds marins.
Ainsi, les régions éloignées comme le bassin amazonien ou les Bahamas reçoivent du fer plus facilement soluble, favorisant la vie marine. Ce phénomène, comparable à une fertilisation naturelle, pourrait avoir un impact important sur les écosystèmes terrestres et marins.
Cette découverte pourrait aider à mieux comprendre comment les nutriments transportés sur de longues distances influencent les écosystèmes et les cycles climatiques globaux.