En 1964 le Secrétaire d’État à la Jeunesse et au Sport, Maurice Herzog, s’inscrivant dans le cadre de la préparation du Ve plan de modernisation et d’équipement (1966-70), à l’époque selon le mot de De Gaulle « une ardente obligation » reprenait largement les idées du rapport du Haut Comité des Sports de l’année précédente et définissait une politique d’aménagement de Bases de Plein air et de Loisirs, en donnant une définition et précisant les conditions de réalisation en notant « Il est certain qu’une part non négligeable de l’effort de l’État devra être affecté au titre du prochain plan à des opérations de cette nature. Leur envergure nécessite que les études soient lancées avec un recul suffisant »
Dans le même temps l’État mettait en place la politique des villes nouvelles et il va, sous l’impulsion du préfet Paul Delouvrier, s’impliquer, en Île-de-France plus qu’ailleurs, dans la création des bases dont certaines seront pensées en même temps que la création des villes nouvelles (St Quentin en Yvelines, Cergy-Pontoise). Ainsi, dès le 16 juin 1967 une convention était signée entre l’État, le district de la région parisienne, et l’Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne pour procéder aux réserves foncières qui permettront la création des bases.
Cette politique est maintenue sous la présidence de Georges Pompidou, Joseph Comiti, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, demande aux préfets de régions, après avoir fait référence à la circulaire de aurice Herzog de « de jeter les bases du recensement des sites favorables à l’implantation des bases de Plein air et de Loisir et plus particulièrement des plans d’eau existants ou à créer dont l’utilisation à ce titre paraîtrait intéressante. A noter une évolution par rapport à la période gaullienne puisque qu’une partie de la circulaire est consacrée à l’intervention des capitaux privés et au « légitimes aspirations du secteur privé commercial ».
Au fil des circulaires et des années le ton et les préoccupations changent, ainsi celle de Pierre Mazeaud de 1975, qui vient après la création du secrétariat d’État à l’Environnement et la candidature de René Dumont à la présidentielle de 1974, met l’accent la diminution du contact dans les villes avec une nature qui ne peut être remplacé par des espaces verts urbains. La circulaire élargie donc la définition des bases de Plein air donnée par ses prédécesseurs, la base de loisir se situe désormais « dans un cadre naturel préservé du bruit » et aux trois types de base jusqu’ici évoqués, les bases urbaines permettant des activités quotidiennes, les bases péri-urbaines directement liées aux besoins de week-end des citadins, les stations de vacances plus ou moins axées sur un type d’activité (nautisme ou montagne), s’ajoutent « les bases de nature liées à un site naturel exceptionnel ».
Dès 1978 on compte 140 bases de nature diverses en activités.
Cette relative rapidité dans la mise en œuvre d’un programme d’une telle ampleur serait sans doute plus difficile aujourd’hui. La force de la puissance publique d’alors a en effet été mise en œuvre de manière coordonnée, sur fonds publics, pour une politique d’aménagement du territoire au service des populations dans leur globalité sans que la rentabilité de ces opérations soit garantie ni ne soit un des objectifs de celles-ci.