Une base de plein air et de loisirs est un complexe réunissant dans un site naturel proche de la population à desservir, les éléments nécessaires à favoriser la pratique des sports et activités de plein air et d’étude culturelle ainsi que la détente et l’oxygénation. Une B.P.A.L est un espace libre, animé, ouvert à l’ensemble de la population. C’est un équipement qui offre à ses usagers les possibilités d’expression les plus variées, permettant la détente et la pratique d’activités sportives, culturelles, de plein air et de loisirs dans un cadre naturel préservé du bruit.
Si le scoutisme et les Auberges de Jeunesse se développent dans l’entre deux guerres, au départ surtout dans des catégories sociales relativement aisées, la réduction de la durée de la semaine de travail et la création des congés payés en 1936 vont obliger à penser un tourisme de masse et l’organisation des loisirs pour le grand nombre. Comme le dira en 1936 Léo Lagrange, Sous Secrétaire d'État aux sports et à l'organisation des Loisirs : « Notre but simple et humain, est de permettre aux masses de la jeunesse française de trouver dans la pratique des sports, la joie et la santé et de construire une organisation des loisirs telle que les travailleurs puissent trouver une détente et une récompense à leur dur labeur ».
Cette réflexion sur les loisirs de masse, repoussée par la guerre, va être essentiellement menée par les mouvements d’éducation populaire où l’on retrouve la gauche politique et l’aile démocrate et sociale du christianisme (Marc Sangnier).
Le problème fera l’objet des réflexions de l’après guerre sur la réforme de la France dont celle du Conseil national de la Résistance qui en en juin 1946 organise la réunion à Paris du Congrès national du Sport et du Plein air.
Dans son rapport consacré au « Plein air », la 25e commission de ce congrès définissait les activités de Plein air comme:
Les activités de plein air présentées comme de création récente y étaient expressément reliées pour leurs origines à l’introduction en France du scoutisme et à la mise en place des Auberges de jeunesse.
Le développement du Plein air tel qu’il y est théorisé est dans la continuité du courant de l’éducation populaire dont après la seconde guerre mondiale une part importante des acteurs, notamment la frange laïque, considère que la scolarité pour tous est désormais bien assise et qu’il faut travailler à tout ce qui entoure l’école y compris les loisirs. Le Plein air est donc présenté dans le rapport comme un instrument d’éducation au travers des activités sportives et culturelles qu’il permet, le modèle du scoutisme et des activités développées autour des Auberges de Jeunesse est palpable de même qu’un certain hygiénisme. On peut ainsi lire dans le rapport : « Au plein air de redonner à tous même au moins doué le goût de l’effort, de développer la résistance à la fatigue, d’éduquer les facultés d’adaptation, de procurer une heureuse occasion de détente psychique, d’élever grâce à sa souplesse d’adaptation le niveau général de la population » et « Les activités de Plein air ont un prolongement culturel important sous la forme du chant choral, des jeux dramatiques. Elles incitent les pratiquants à se pencher sur le modèle des sciences naturelles, à acquérir une éducation artistique, à laquelle la contemplation des spectacles naturels fournit un fond des plus sains ».
N'est plus en revanche évoqué le besoin d'une d’une jeunesse saine, courant avant la seconde guerre mondiale, c'est désormais un vocabulaire qui rappelle les camps de jeunesse des régimes fascistes et nazi ou les Chantiers de jeunesse de Vichy. L'idéal reste celui de Léo Lagrange qui tout en s’employant à développer les loisirs sportifs comme ministre du Front populaire prévenait qu’il ne pouvait s’agir « dans un pays démocratique de caporaliser les distractions et les plaisirs des masses populaires et de transformer la joie habilement distribuée en moyen de penser ».
Les activités de Plein air dans les années 50 sont rentrées dans le vocabulaire de l’Education nationale et sont partie intégrante de la politique menée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Dans le même temps des activités jusqu’alors réservées à une minorité comme la randonnée de montagne, le ski, l’alpinisme, la voile, touchent un public plus large grâce des associations comme Les Glénans ou L’Union Nationale des Camps de Montagne » (UNCM) qui deviendra L’Union Nationale des Centres de Montagnes avant de fusionner en 1965 avec L’Union Nautique Française (UNF) pour former L’Union nationale des Centres sportifs de Plein Air (UCPA). Ces activités restent néanmoins guère accessibles à l’ensemble des familles et sont cantonnées aux périodes de vacances dans la cadre du « Plein air lointain », selon la distinction opérée par la directive sur l’éducation physique et sportive de la jeunesse de 1958 qui distinguait