Structure du traité
L’ouvrage est subdivisé en dix livres dont chacun est précédé d’un préambule :
- Livre i : organisation urbaine, architecture en général, formation et compétences de l'architecte
- Livre ii : techniques d’édifications et matériaux, origine de l’architecture
- Livres iii et iv : temples et ordres architecturaux
- Livre v : édifices publics avec une référence particulière au forum, à la basilique et aux théâtres
- Livre vi : édifices privés (lieu, types, plâtres, pavements)
- Livre vii : parements et décoration
- Livre viii : hydraulique
- Livre ix : cadrans solaires, digression astronomiques et astrologiques
- Livre x : mécanique (construction de grues, machines hydrauliques et de guerre
Les dessins qui accompagnaient vraisemblablement le traité sont perdus.
L’emprunt à Vitruve du classicisme
« Dans tous ces différents travaux, on doit avoir égard
à la solidité, à l’utilité, à l’agrément : à la solidité, en creusant les fondements jusqu’aux parties les plus fermes
du terrain, et en choisissant avec soin et sans rien épargner, les meilleurs matériaux ; à l’utilité, en disposant les lieux de manière qu’on puisse s’en servir aisément, sans embarras, et en distribuant chaque chose d’une manière convenable et commode ; à l’agrément, en donnant à l’ouvrage une forme agréable et élégante qui flatte l’œil par la justesse et la beauté des proportions. »
— Vitruve, De l’architecture, livre i.
Du livre premier du traité, Claude Perrault tira au XVIIe siècle, ce passage célèbre à partir duquel il formula la triade vitruvienne à laquelle l’architecture doit satisfaire :
- firmitas (solidité, ou robustesse)
- utilitas (commodité, ou utilité)
- venustas (beauté, ou volupté).
Cette triade condense éloquemment le traité de Vitruve, mais celui-ci contient une vision théorique plus complexe et n’est pas aussi strictement cohérent.
Style
Dans la préface, Vitruve est un écrivain élégant et rhétorique. Dans les parties suivantes, c’est une langue didactique, sans fioritures, efficace, et usant de techniques d’origine grecque. Ce livre est le premier exemple de traitement systématique de la materia giuntaci.
Premières et principales traductions en Europe
En italien
- 1521 : Côme, Cesare Cesariano, éd.Gottardo da Ponte [1].
- 1524 : Venise, éd. Durantino [2].
- 1536 : Pérouse, éd. Caporali [3].
- 1556 : Venise, éd. Daniel Barbaro [4].
En allemand
- 1548 : Vitruvius Teutsch Nuremberg, éd. Gualerius Rivius (Walter Ryff) [5].
- 1796 : Leipzig (?).
En français
- 1547 : Paris, Jean Martin, (ill. de Jean Goujon). Texte, figures.
- 1572 : Paris, Jean Martin, Marnef & Cavellat. [6]
- 1673 : Paris, trad. Claude Perrault, éd. J.-B. Coignard. [7]
- 1816 : Bruxelles, De Bioul
- 1837 : Paris, trad. Claude Perrault, éd. E. Tardieu & A. Coussin Fils (avec toutes les notes de Perrault). [8]
- 1847 : Paris, trad. Ch.-L. de Maufras, éd. Panckoucke (avec les textes en latin et en français en vis-à-vis). [9]
Autres éditions, voir le site Architectura du CESR [10]
En espagnol
- 1582 : Alcalá de Henares, Urrea Miguel, éd. Juan Graciàn.
- 1787 : Madrid , D. /. Ortiz et Sanz.
En anglais
- 1624 : Venise, Henry Wotton, Inigo Jones.
- 1730 : Londres, Robert Castell.
- 1771 et 1791 : Londres, James Newton, éd J. Taylor.
- 1812 et 1817 : Londres, Williams Wilkins.