Insuffisance des modèles employés dans les années 1970 1990
Plusieurs phénomènes révèlent une insuffisance des modèles employés :
- Les traitements ont souvent été conçus de manière linéaire, et tiennent peu compte des interactions entre les parties prenantes, qui jouent un rôle de plus en plus important aujourd'hui (lobbying, ONG,...) ;
- Les données prises en compte figurent maintenant des systèmes structurés de type bases de données,... et les documents non structurés (textes, images, son,...) qui représentent maintenant la plus grande partie du capital immatériel dans l'univers du web, ne sont plus pris en compte dans les modèles traditionnels ;
- Les flux (réseau) entre les entreprises n'existaient presque pas (sauf exception de l'automobile), ils n'intervenaient qu'entre établissements financiers ; aujourd'hui les flux (réseau) inter-entreprises génèrent des besoins de protection du patrimoine informationnel, lorsque des grappes d'entreprises coopèrent sur des projets innovants (pôles de compétitivité) ;
- Les modèles posent aussi question par rapport à la souveraineté d'ensembles régionaux en construction comme l'Union européenne. Comment protéger l'innovation dans les pôles de compétitivité ? En d'autres termes, comment satisfaire des critères de souveraineté domestique et westphalienne dans un ensemble comme l'Union européenne ?
- Ces modèles poussent à une valorisation selon des critères surtout économiques, hérités du XIXe siècle (voir facteur de production) ; le facteur de production « terre » a été négligé à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, lorsqu'on a parlé de capital / travail ;
- Les agrégats économiques (PIB) et les comptabilités nationales ont été structurés en fonction de ces critères ; le troisième pilier du développement durable (environnemental) n'a pas été véritablement intégré dans les analyses des modèles informatiques classiques ; les normes de qualité de produit s'avèrent insuffisantes pour rendre compte complètement des enjeux sociétaux ;
- Certaines théories économiques actuelles tentent de réintégrer le facteur terre, en définissant un capital naturel, avec le risque que la durabilité soit conçue comme une durabilité faible et non comme une durabilité forte ;