L'histoire de ces abus perpétrés contre des travailleurs se distingue de la plupart des autres cas analogues par le fait que le contentieux qui s'en est suivi a été largement relayé par les médias. Une ouvrière de l’usine Grace Fryer a décidé d'intenter des poursuites, mais il a lui fallu deux ans pour trouver un avocat prêt à assigner l’US Radium devant les tribunaux. Au total, cinq ouvrières de l'usine, surnommées les « Radium Girls », ont rejoint le mouvement. Le contentieux judiciaire et la présence de médias à sensation entourant l'affaire conduisirent à établir un précédent juridique et ont suscité l'adoption d’une législation et de normes réglementant la sécurité du travail, ainsi qu’une jurisprudence pour les souffrances pouvant être prouvées en justice.
Le droit individuel des travailleurs à engager des poursuites en dommages et intérêts à l’encontre des sociétés qui les emploient en raison d’un préjudice subi au travail a été établi par le précédent de l'affaire des « Radium Girls ». Dans le sillage de l'affaire, les normes de sécurité industrielle furent notablement améliorées pour de nombreuses décennies.
L’indemnisation des victimes du Radium s’est montée à 10 000 $ pour chacune des plaignantes.
Le Radium jaw (la mâchoire du Radium) a été identifiée comme une maladie professionnelle provoquée par l'ingestion et l'absorption de radium dans les os des peintres de cadrans lumineux. Les symptômes sont l’ostéonécrose soit du maxillaire inférieur, soit du maxillaire supérieur, ainsi que des saignements des gencives et après plusieurs années, des tumeurs de l’os de la mâchoire inférieure (Ostéosarcome).
La maladie a été reconnue pour la première fois par le Dr H.S. Martland en 1924, comme consécutive à l'ingestion de peinture au radium après que de nombreuses travailleuses de diverses entreprises similaires utilisant cette substance eurent signalé des douleurs des dents et de la mâchoire. La maladie ressemble au « Phossy jaw », la maladie des ouvrières des manufactures d’allumettes, provoquée par l'ingestion et l'absorption de phosphore. L’ ostéosarcome figure actuellement encore en France sur la listes des maladies inscrites au Tableau no 6 des maladies professionnelles.
Robley D. Evans a réalisé les premières mesures du radon dans l’air expiré et dosé le radium excrété dans les urines d'un ancien peintre de cadrans lumineux en 1933. Au MIT il a rassemblé les résultats de mesures incontestables pratiquées sur 27 peintres de cadrans. Ces analyses ont été utilisés en 1941 par le National Bureau of Standards pour établir le niveau admissible pour le radium à 0,1 μ Ci (3,7 K Bq).
Le Centre pour la radiobiologie humaine a été créé à l’Argonne National Laboratory en 1968. Le premier objectif du Centre était de réaliser des examens médicaux sur les peintres de cadrans lumineux encore vivants. Le projet a également mis l'accent sur la collecte d'informations et, dans certains cas, des échantillons de tissus provenant des peintres de cadran au radium. Lorsque le projet a pris fin en 1993, des informations détaillées avaient été recueillies sur 2403 cas. Aucun symptôme n’a été observé chez les peintres ayant reçu moins de 1000 fois la dose d’irradiation naturelle par le Ra 226 absorbée par les individus non exposés, ce qui suggère l’existence un seuil pour les affections malignes induites par le radium.
L'histoire des travailleurs a été immortalisée par le poème « Radium Girls" d’Eleanor Swanson, paru dans son œuvre, A Thousand Bonds : Marie Curie and the Discovery of Radium (2003).
L’écrivain D.W. Gregory a retracé également l'histoire de Grace Fryer dans sa pièce primée aux awards Radium Girls, qui fut créée en 2000 au Playwrights Theatre of New Jersey à Madison, dans le New Jersey .
Il y a aussi une référence à cette histoire dans un des romans de Kurt Vonnegut.
Le Poète Lavinia Greenlaw a aussi écrit sur le sujet dans son poème "The Innocence of Radium" (Night Photograph, 1994).
Le livre de Ross Mullner, Deadly Glow: The Radium Dial Worker Tragedy décrit de nombreux événements précédant et entourant l’histoire des Radium Girls.