Site nucléaire de Marcoule - Définition

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Introduction

Créé en 1956, le site nucléaire de Marcoule s'étend sur les communes de Chusclan et Codolet, proches de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard. Ce site industriel, situé en bordure du Rhône entre Montélimar (65 km en amont) et Avignon (30 km en aval), est localisé en pleine région Côtes-du-Rhône, zone touristique, agricole et viticole. Nîmes est située à 45 km au sud-ouest du complexe

Sur le site de Marcoule, AREVA est le partenaire industriel de référence du CEA pour l'assainissement et le démantèlement des installations nucléaires arrivées en fin de vie ainsi que pour l'expoitation d'installations industrielles. Le site de Marcoule a vu naître les applications industrielles et militaires du plutonium en France. L'arrivée en fin de vie de certaines installations se traduit par la mise en place de chantiers de démantèlement, et le lancement de nouveaux projets.

Histoire

C'est sur le site de Marcoule que furent construits les réacteurs nucléaires à usage militaire pour les recherches menées sur la fabrication de la bombe atomique de la Force de dissuasion nucléaire française. C'est aussi sur le site de Marcoule que le CEA a mis au point la filière graphite-gaz, qui initialisa la liste des réacteurs nucléaires en France:

  • Réacteur G1 (mise en service le 7 janvier 1956, arrêt définitif le 15 octobre 1968)
  • Usine d’extraction du plutonium (UP1) construite à partir de juin 1955 et mise en service en janvier 1958, arrêt définitif en 1997)
  • Réacteur G2 (mise en service le 21 juillet 1958, arrêt définitif en 1980)
  • Réacteur G3 (mise en service le 8 juin 1959, arrêt définitif en 1984)
  • Réacteur Célestin I (mise en service le 15 mai 1967) pour la production du tritium.

Activités militaires

Au moyen des réacteurs Célestin, deux réacteurs nucléaires entrés en service à Marcoule en 1967 et 1968, AREVA (ex-COGEMA) assure la production de tritium pour les besoins de la Défense nationale. Les militaires utilisent le tritium dans les têtes nucléaires et les têtes thermonucléaires et également dans les études de fusion à confinement inertiel. En raison de la demi-vie relativement brève du tritium, les militaires doivent périodiquement remplacer le tritium dans les armes nucléaires stockées.

Activités

Aujourd'hui, de très nombreuses activités nucléaires sont réunies à Marcoule : production de MOX, ancienne usine de traitement du combustible usé, entreposage de déchets radioactifs, centre d'étude sur les déchets, installation nucléaire militaire exploitée par Areva NC, etc. Le site de Marcoule accueille comme installations nucléaires :

  • Phénix : Réacteur expérimental de la filière à neutrons rapides
  • Atalante (laboratoire) : Laboratoire de traitement des combustibles irradiés et d'étude sur la gestion des déchets radioactifs de haute activité et à vie longue
  • Melox : Usine de fabrication de combustible nucléaire MOX
  • Centraco : Centre de traitement et de conditionnement des déchets radioactifs

Activités civiles

Production d'électricité

Les réacteurs G1, G2 et G3 de la filière UNGG sont en phase de démantèlement.

Recherche sur la surgénération

Le réacteur Phénix a cessé définitivement son fonctionnement en 2009. Avec ce réacteur expérimental, des recherches ont été menées par le CEA et EDF sur la filière des réacteur à neutrons rapides.

Séparation et transmutation

L'ATelier Alpha et Laboratoires pour ANalyses, Transuraniens et Études de retraitement (ATALANTE) est un laboratoire du Commissariat à l'énergie atomique consacré à la recherche sur le traitement des combustibles irradiés et la gestion des déchets radioactifs de haute activité et à vie longue.

Il est actuellement impossible de neutraliser la radioactivité, seul le temps la fait diminuer progressivement. Des recherches sont menées à Marcoule (notamment dans Atalante et le réacteur Phénix) pour explorer la possibilité de transmuter une partie des éléments radioactifs en atomes stables ou à vie plus courte.

Conditionnement et entreposage

Les études de conditionnement et entreposage de longue durée sont menées principalement à Marcoule. Elles portent sur deux points :

  • les procédés de conditionnement, c’est-à-dire les différents types d'emballages utilisables pour confiner la radioactivité des déchets.
  • les possibilité d'entreposage en surface ou en sub-surface. La voie retenue actuellement est de creuser des galeries à flanc de colline.

Selon le CEA, les déchets seraient entreposés pour 300 ans maximum. Il ne s'agirait donc que d'une solution temporaire mais qui s'étendrait sur des périodes séculaires, au prix d'une surveillance et d'une maintenance constante.

Le site de Marcoule est pressenti pour accueillir un tel centre d'entreposage, d'autres lieux seront probablement concernés ailleurs en France.

Traitement thermique des déchets

La radioactivité n'est pas neutralisée par un traitement thermique, seul le temps la fait diminuer progressivement. Toutefois, le traitement thermique des déchets radioactifs permet d'améliorer le conditionnement et de réduire leur volume.

Le centre nucléaire de traitement et de conditionnement des déchets faiblement radioactifs (Centraco) traite les déchets métalliques et les déchets combustibles. Centraco fond des ferrailles en provenance d'EDF, de AREVA et d'autres sociétés. Centraco est aussi équipé d'un incinérateur destiné à brûler 5 000 t/an de déchets dits faiblement contaminés provenant de AREVA, EDF et d'autres producteurs.

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