La news rétro de ce dimanche nous dévoile certains mystères des plantes carnivores tels qu'on les connaissait au début des années 1930.
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1931, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
Les plantes semblent faites pour la nourriture des animaux. Pas toutes. Il en est quelques-unes qui intervertissent les rôles et se nourrissent d'insectes. En voici certaines, qui ont pour se repaître, des procédés extraordinaires.
Celles qui digèrent leurs proies
La revanche des plantes sur les animaux, qui de mangées deviennent mangeuses, a pour champion la fameuse Dionée muscipula, vulgairement nommée gobe-mouches. C'est une petite plante des marais tourbeux de la Caroline (USA) dont la tige nue se termine par un corymbe de belles fleurs blanches et dont les fleurs épaisses, garnies de poils et de glandes rougeâtres, sont d'une irritabilité particulière.
Lorsque, attiré par leur couleur et un suc aux apparences de miel, un insecte vient se poser sur leur surface supérieure, et qu'il insinue sa trompe entre les pointes qui entourent les glandes, le simple attouchement actionne, comme un déclic, la charnière constituée par la nervuremédiane. L'insecte est pris comme dans une souricière et inondé d'un liquide déchargé par les glandes ; l'étreinte ne cessant qu'après plusieurs jours, parfois qu'après plusieurs semaines, et la feuille ouverte à nouveau ne montrant plus qu'une carcasse, on en conclut avec vraisemblance, sinon certitude, que le liquide déchargé est d'ordre digestif et que l'insecte est bel et bien digéré par la plante qui s'en nourrit.
Drosera obovata. Ses feuilles sont hérissées de poils sécréteurs qui se rabattent sur le centre pour emprisonner leur victime
Or la Dionée n'est pas une exception ; elle appartient à une famille, les Droséracées, dont les représentants possèdent, depuis Darwin, une solide réputation de carnivores. Drosera obovata est la plus connue (avec deux autres espèces des marais tourbeux de montagnes) et possède pour nous l'avantage d'être visible dans tout l'hémisphère nord du globe. Elle n'a pas le mécanisme compliqué de la Dionée ; cependant, elle possède sur ses petites feuilles en raquette de gros poils glanduleux qui sécrètent des gouttelettes visqueuses (d'où son nom commun de Rosée du soleil ou Rossolis). Très irritables, eux aussi, ils se rabattent brusquement vers le centre de la feuille au moindre attouchement, emprisonnent l'insecte et sécrètent, aux mêmes fins que la dionée, un suc probablement digestif.
Byblis gigantea d'Australie, Rodridula dentata du Cap, opèrent en grand, vu leurs dimensions beaucoup plus considérables; mais de même manière. Drosophyllum lusitanicum du Portugal, procède autrement: ses poils glanduleux ne bougent pas, mais déchargent une glu acide qui tue l'animal. Il existe même une Droséracée aquatique, Aldrovandia vesicula, dont le piège est constitué par une vessie flottante qu'on trouve plus ou moins remplie de proies mortes.