La mise sous contention touche les maisons de repos, les institutions psychiatriques ainsi que les hôpitaux généraux. Certains domaines médicaux sont néanmoins plus concernés : les services « aigus » (tels les soins intensifs et les urgences), l’orthopédie, la kinésithérapie, la gériatrie, la pédiatrie, la pédopsychiatrie et la psychiatrie.
La contention suscite un débat éthique notamment parce qu’elle est souvent appliquée sans le consentement du patient et qu’elle porte atteinte à sa dignité et sa liberté.
Sur le plan scientifique, l’efficacité de la contention n’est pas confirmée ; elle peut être, paradoxalement, à la fois sécurisante et dangereuse. Sur le plan juridique, un soignant peut être poursuivi pour avoir posé une contention contre la volonté du patient mais aussi pour ne pas en avoir mis.
Le cadre légal belge ne contient pas de loi spécifique régissant l’usage de la contention, c’est la responsabilité générale du soignant qui prévaut. En France, l’usage de la contention repose sur les recommandations de l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) qui a développé d’une part, un référentiel de pratique pour améliorer la sécurité de la contention physique, et d’autre part, des critères pour conduire une politique de réduction de la contention (l’ANAES propose des alternatives à la contention).
Bien que, généralement, les soignants utilisent la contention à des fins positives, celle-ci entraîne néanmoins de nombreux risques et peut avoir des conséquences délétères pour le patient, sa famille et les soignants. Pour le patient, la contention peut engendrer des dommages corporels dus au système qui l’immobilise. L’immobilisation elle-même entraîne des dégradations physiologiques et biochimiques ainsi qu’une certaine perte d’autonomie de la personne (surtout en gériatrie). La contention a aussi des effets psychosociaux non négligeables: sentiment d’être privé de liberté, perte de dignité (puisque le patient dépend d’aides extérieures) et stress important. Pour la famille et les soignants, les répercussions sont d’ordre psychologique et se situent souvent dans la décision (déjà prise) d’appliquer la contention : il s’agit souvent d’un sentiment de culpabilité généré par le conflit entre le besoin de protéger le patient et celui de préserver sa dignité.
Le danger peut également survenir en cas d’utilisation abusive de la contention ; ce qui a le plus souvent lieu lorsqu’elle est établie non pas pour le bien du patient mais plutôt dans le but de soulager son environnement. Par exemple, il peut être plus facile de mettre quelqu’un sous sédatif que de tenter de le raisonner. Un autre exemple est l’usage de la violence verbale ou psychologique lorsque la contention relationnelle est utilisée à mauvais escient.